Dans quatre ans, les regards du monde entier seront braqués sur Los Angeles à l’occasion des Jeux Olympiques 2028. Mais au-delà des exploits sportifs, la mégapole californienne entend marquer les esprits avec un concept audacieux : organiser les premiers JO “sans voiture” de l’histoire. Un pari osé pour une ville réputée pour ses embouteillages monstres.
Miser sur les transports en commun
Pour réussir ce défi, les organisateurs comptent développer massivement le réseau de transports publics. Métros, bus, trains… L’objectif est d’inciter un maximum de spectateurs à délaisser leur véhicule individuel.
La ville prévoit notamment d’emprunter plus de 3000 bus à d’autres États américains. Une opération logistique d’envergure qui témoigne de l’ambition du projet. Des lignes de transport dédiées seront mises en place pour desservir l’ensemble des sites olympiques.
Un héritage des JO de 1984
Los Angeles n’en est pas à son coup d’essai. En 1984, lors des précédents Jeux Olympiques organisés dans la cité des anges, les autorités avaient déjà pris des mesures pour limiter la circulation automobile. Et avec succès :
En 1984, les habitants de Los Angeles étaient terrifiés à l’idée d’avoir des embouteillages monstres. Mais finalement, la ville n’a pas connu de congestion majeure.
– Karen Bass, maire de Los Angeles
À l’époque, les entreprises avaient été encouragées à mettre en place le télétravail et des horaires décalés. Une expérience qui servira de base pour 2028.
Le télétravail comme alliés
Outre les transports, la municipalité mise sur une large adoption du travail à distance pendant les Jeux. L’idée est de reproduire les conditions de circulation de la période de confinement liée au Covid-19.
Des accords seront passés avec les grandes entreprises pour limiter les déplacements des salariés. Les technologies actuelles faciliteront grandement la mise en place du télétravail à grande échelle, par rapport à 1984.
Repenser la place de la voiture en ville
Au-delà de l’aspect purement logistique, l’ambition “zéro voiture” s’inscrit dans une réflexion plus large sur la place de l’automobile dans les villes du 21e siècle. Face aux enjeux environnementaux et de qualité de vie, de nombreuses métropoles cherchent à réduire la circulation motorisée.
Los Angeles, archétype de la ville-voiture, pourrait montrer l’exemple et prouver qu’un autre modèle est possible, même dans les mégalopoles tentaculaires. Les JO 2028 seront un test grandeur nature, avec le monde entier comme observateur.
Désengorger la ville durablement
Les effets de cette stratégie pourraient se faire sentir bien au-delà des 15 jours de compétition. Car l’objectif n’est pas uniquement de gérer le pic de fréquentation exceptionnel des Jeux, mais aussi d’impulser un changement durable des habitudes de mobilité.
En se dotant d’un réseau de transports en commun performant, Los Angeles veut inciter ses habitants à revoir leur relation à la voiture, pour des déplacements quotidiens plus propres, fluides et agréables.
Changer l’image de la ville
À travers ce projet ambitieux, la cité des anges cherche aussi à modifier son image, souvent associée aux embouteillages et à la pollution. En devenant le théâtre des premiers JO “verts”, Los Angeles espère se positionner comme une métropole innovante et durable.
Nous n’avons pas la Tour Eiffel mais nous avons les lettres d’Hollywood. Nous avons des sites incroyables et un environnement magnifique.
– Casey Wasserman, Président du comité d’organisation des JO de Los Angeles
Des atouts que la ville compte bien mettre en valeur, tout en montrant sa capacité à relever les défis environnementaux et sociétaux majeurs de notre époque. Rendez-vous en 2028 pour voir si le pari sera tenu !
