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La production de melons en chute libre : les raisons du déclin

La météo capricieuse et la baisse des surfaces cultivées mettent à mal la production française de melons en 2024. Découvrez les dessous d'une saison atypique pour ce fruit star de l'été...

C’est un coup dur pour les amateurs de ce fruit sucré et gorgé de soleil. Selon le dernier rapport de l’Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, la production française de melons devrait chuter de 10% en 2024 par rapport à l’année précédente. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin significatif.

Une météo défavorable à la culture du melon

Le printemps 2024 n’a pas été tendre avec les producteurs de melons. Pluies abondantes, températures fraîches et manque d’ensoleillement ont perturbé la croissance des plants. La pollinisation, la nouaison et le grossissement des fruits ont pris du retard, tandis que l’humidité favorisait le développement de maladies.

La météo a perturbé la pollinisation, la croissance, la nouaison et accru la pression sanitaire.

Rapport de l’Agreste, juillet 2024

Résultat : le pic de production, habituellement atteint début juillet, n’est intervenu qu’après la mi-juillet cette année. Une saison décalée et écourtée pour les melons français.

Des surfaces cultivées en diminution

Autre facteur aggravant : les surfaces dédiées à la culture du melon sont en recul de 2% au niveau national. Cette baisse atteint même 4% pour les melons cultivés en plein champ en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, zone de production majeure.

Face aux aléas climatiques récurrents et à la concurrence européenne, certains producteurs choisissent de réduire la voilure sur ce fruit exigeant et fragile. Un phénomène inquiétant pour la filière melons française.

Des prix en dents de scie

Avec une offre en retrait et une demande atone en juin à cause du temps maussade, les prix des melons ont eu du mal à décoller en début de saison. Sur le mois, ils s’affichaient 7% en-dessous de leur niveau de 2023.

Mais la tendance s’est inversée en juillet avec la baisse des volumes et le retour du soleil. Les tarifs ont alors bondi pour dépasser de 8% la moyenne 2019-2023. Une volatilité des prix néfaste tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

Vers une pénurie de melons en fin de saison ?

La chute globale de la production et le décalage du pic soulèvent des inquiétudes pour l’approvisionnement en melons en août et septembre. Les étals pourraient se trouver dégarnir plus rapidement que d’habitude, privant les consommateurs de ce fruit savoureux et désaltérant.

Pour limiter ce risque, les professionnels de la filière misent sur le développement des cultures sous abris, moins soumises aux aléas météorologiques. Mais cette solution a un coût économique et environnemental non négligeable.

A l’avenir, l’adaptation des variétés et des pratiques culturales sera cruciale pour assurer la résilience de la production française de melons face au changement climatique. Un défi technique et humain pour continuer à régaler nos papilles chaque été.

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