Un vent de révolution souffle sur les Jeux Olympiques. Après le pari audacieux et réussi de Paris 2024 d’organiser l’événement planétaire sans recourir aux traditionnels groupes électrogènes, c’est au tour de Los Angeles de se lancer dans l’aventure verte pour ses JO de 2028. Un défi de taille pour la mégalopole californienne, dont le réseau électrique fragile est régulièrement mis à rude épreuve par les caprices du climat.
Paris, le précurseur écolo des JO
Pour comprendre l’ampleur du challenge angelino, il faut revenir sur l’exploit des JO parisiens. Habituellement, les grands événements sportifs et culturels s’appuient sur des générateurs diesel pour assurer leurs besoins énergétiques, par crainte de coupures sur le réseau. Une pratique fiable, mais énergivore et polluante.
Ce sont d’énormes défis, qui ne sont pas forcément visibles au sens où quasiment tout est enterré.
– Marianne Laigneau, présidente du directoire d’Enedis
Paris 2024 a fait le pari inverse : brancher tous les sites olympiques directement sur le réseau, avec pour seul filet de sécurité des groupes électrogènes de secours. Un engagement fort qui a permis de diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux éditions de Londres et Rio.
100 millions d’euros d’investissements verts
Pour tenir ce pari, Enedis, principal gestionnaire du réseau électrique français, a mis les bouchées doubles. Pas moins de 100 millions d’euros ont été investis et 8 000 chantiers lancés pour raccorder et sécuriser l’alimentation des 42 sites de compétition et 200 sites célébratifs.
Des “bornes événementielles”, sortes de boîtiers d’alimentation rétractables, ont été spécialement conçues pour les sites éphémères. De quoi permettre aux principaux équipements, du Stade de France à l’Arena Bercy en passant par le centre de diffusion international, de tourner au courant vert, de manière pérenne.
Los Angeles, prochain sur la ligne verte
Forte de ce succès, Paris tend aujourd’hui le flambeau à Los Angeles. La cité des anges devra composer avec un réseau électrique notoirement plus fragile et morcelé que son homologue européen. Les blackouts géants de l’été 2020, qui avaient privé de courant 800 000 foyers pour soulager le réseau, témoignent de cette vulnérabilité.
Mais la Californie a plus d’un tour dans son sac. L’état mise sur un cocktail d’énergies renouvelables (solaire, éolien) et de méga-batteries pour lisser sa production et éviter les coupures lors des pics de consommation. Un modèle qui a fait ses preuves lors de la vague de chaleur de septembre 2022.
L.A.-2028 s’inspirera-t-il de Paris pour reléguer les générateurs en roue de secours ?
– Enedis
Des échanges ont déjà eu lieu en avril entre les équipes parisiennes et californiennes. De quoi laisser augurer une course passionnante entre les deux mégapoles, unies par un même objectif : prouver qu’il est possible d’organiser les plus grands événements sportifs en adéquation avec les défis climatiques de notre temps. Rendez-vous dans quatre ans pour connaître le verdict !