C’est un véritable séisme qui secoue le monde des assurances depuis quelques semaines. La mise en liquidation judiciaire des sociétés du groupe Indexia, dont la controversée Sfam et Hubside, laisse des milliers de clients dans le désarroi le plus total. Pendant des années, beaucoup ont vu leurs comptes bancaires ponctionnés de sommes parfois colossales, sans aucune justification. Et aujourd’hui, malgré la fin de ce qu’ils qualifient de « cauchemar », l’inquiétude demeure : reverront-ils un jour la couleur de leur argent ?
Des prélèvements abusifs à grande échelle
Anne, une trentenaire parisienne actuellement sans emploi, fait partie des nombreuses victimes de la Sfam. Entre octobre 2016 et juin 2023, pas moins de 13 080 euros ont été prélevés sur son compte par le courtier en assurances pour matériel multimédia. Un montant astronomique dont l’écrasante majorité – 90% – l’a été sans aucune justification de la part de l’entreprise.
Et son cas est loin d’être isolé. Sur les réseaux sociaux et les forums de consommateurs, les témoignages d’anciens clients excédés se multiplient. Tous dénoncent des pratiques commerciales trompeuses et des prélèvements abusifs s’étalant parfois sur plusieurs années, sans qu’ils ne parviennent à y mettre un terme malgré de multiples recours.
Des procédures de résiliation kafkaïennes
Car résilier son contrat relevait souvent du parcours du combattant. « C’était un vrai calvaire pour se faire rembourser et stopper les prélèvements », raconte Julien, un autre ex-client lésé. « On nous baladait sans cesse entre différents services, on nous demandait une quantité de justificatifs déraisonnables. Quand on menaçait d’aller porter plainte, on nous raccrochai au nez. »
Un calvaire partagé par de nombreuses victimes, qui se heurtaient à des procédures de résiliation opaques et des conseillers injoignables. Pendant ce temps-là, les prélèvements continuaient, plongeant certains dans de sérieuses difficultés financières.
Et maintenant, la douloureuse attente des remboursements
Avec les récentes liquidations prononcées, beaucoup espéraient enfin voir le bout du tunnel. Las, l’horizon s’obscurcit à nouveau pour les anciens clients floués. Car si la fin de ces entreprises aux pratiques plus que douteuses est actée, la question des remboursements reste entière.
On nous dit de constituer nos dossiers auprès du liquidateur, mais les démarches sont complexes et les chances de revoir notre argent s’amenuisent de jour en jour. C’est à se taper la tête contre les murs !
témoigne Élodie, une autre victime
Selon les associations de consommateurs, le processus pourrait prendre des mois, voire des années. Sans compter que les sommes avancées par les liquidateurs seront sans doute très inférieures au préjudice réel subi par les clients. Autant dire que leur détresse est immense.
Des pouvoirs publics interpellés
Face à l’ampleur de ce scandale, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer l’intervention des pouvoirs publics. Beaucoup s’interrogent sur le rôle des banques, qui ont laissé perdurer ces prélèvements douteux pendant des années sans réagir. La DGCCRF et l’ACPR, les autorités de contrôle, sont également pointées du doigt pour leur inaction.
Une chose est sûre : il faudra tirer les leçons de cette arnaque hors norme, pour éviter que de tels faits ne se reproduisent. En attendant, des milliers de consommateurs abusés vivent dans l’angoisse de ne jamais être dédommagés. Un sentiment d’injustice qui risque de laisser des traces durables.