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Projet de mégapoulailler de 142.800 volailles fait polémique

Dans la Drôme, un projet de mégapoulailler de 142.800 volailles passe mal. Malgré l'opposition des riverains et des défenseurs de l'environnement, la préfecture a donné son feu vert. La bataille juridique ne fait que commencer...

Au cœur de la Drôme, un projet de mégapoulailler géant fait couler beaucoup d’encre et soulève les passions. La préfecture vient de donner son feu vert à l’extension d’un élevage de poulets à Peyrins, petit village de 2700 âmes. La capacité passerait ainsi de 30.000 à 142.800 volatiles, soit presque cinq fois plus. Une décision qui passe mal auprès des riverains et des défenseurs de l’environnement, bien décidés à contre-attaquer.

Un mégapoulailler de 142.800 poulets qui ne passe pas

Porté par l’entreprise Duc, géant du poulet industriel, ce projet d’envergure prévoit de faire passer la capacité de l’élevage de Peyrins de 30.000 à 142.800 poulets. Des chiffres vertigineux qui choquent riverains et défenseurs du bien-être animal. Car derrière ces volailles se cachent des conditions d’élevage plus que douteuses :

  • Une densité moyenne de 21 poulets par m2
  • Aucun accès à l’extérieur pour les animaux
  • 93% des élevages ont une capacité inférieure à 50.000 têtes en France

Pour L214, association de défense des animaux, ce mégapoulailler est tout simplement « une aberration pour les animaux ». Dans son viseur, les conditions de vie déplorables imposées aux poulets, entassés dans des bâtiments surpeuplés sans jamais voir la lumière du jour. La souffrance animale semble ici poussée à son paroxysme au nom de la rentabilité.

La préfecture donne son feu vert malgré l’opposition

Si la préfecture affirme avoir pris en compte les réserves exprimées par les opposants lors de l’enquête publique, avec des « prescriptions particulières », cela est loin de convaincre. L’arrêté d’autorisation mentionne bien un encadrement de l’usage de l’eau, l’interdiction de construire à moins de 100m des habitations ou encore une limitation des nuisances sonores. Mais sur le fond, rien ne change : la capacité d’accueil explose et le bien-être animal reste le grand absent.

C’est aberrant. On va étudier ce que l’on peut faire.

Philippe Barneron, maire de Peyrins

Du côté du village, c’est la consternation. Le maire Philippe Barneron ne décolère pas et craint de futures pollutions des cours d’eau. Il avait d’ailleurs pris les devants en juillet en promulguant deux arrêtés interdisant toute nouvelle construction. L214 compte de son côté déposer un recours devant le tribunal administratif de Grenoble. La bataille juridique ne fait que commencer.

L’élevage intensif en question

Au-delà de Peyrins, c’est tout le modèle de l’élevage industriel qui est pointé du doigt. Car ce projet est loin d’être un cas isolé. Si seulement 7% des élevages de volailles en France dépassent les 50.000 têtes, la tendance est à l’agrandissement pour rester compétitif face aux géants européens et mondiaux. Un coup de projecteur édifiant sur les dérives d’une agriculture intensive et productiviste, où l’animal n’est plus qu’une variable d’ajustement.

Alors que la demande sociale pour plus de bien-être animal et de respect de l’environnement n’a jamais été aussi forte, ce mégapoulailler apparaît comme un terrible retour en arrière. Il cristallise l’opposition entre deux modèles : celui d’une agriculture intensive aux impacts néfastes et celui d’un élevage plus raisonné et respectueux du vivant. Un débat crucial qui est loin d’être tranché, comme le prouve la vive controverse suscitée par ce projet dans la Drôme.

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