En plein cœur d’un été olympique qui capte toute l’attention, Lucie Castets a choisi les colonnes de Paris Match pour une annonce des plus personnelles. Celle que le Nouveau Front Populaire (NFP) a désignée comme « première ministrable » en cas de victoire aux législatives a en effet profité de confidences accordées au magazine pour révéler publiquement son homosexualité.
Une vie privée dévoilée au grand jour
Âgée de 37 ans, la haute fonctionnaire qui dirige actuellement la Direction des finances et des achats de la Ville de Paris est mariée à une femme. Le couple a deux enfants en bas âge. Des informations qu’elle avait jusqu’à présent tenues éloignées des projecteurs, alors que sa campagne pour Matignon peine à se faire entendre en cette période estivale.
Je souhaite trouver un équilibre entre protéger ma famille, et dire qui je suis.
– Lucie Castets
Un coming out qu’elle juge « encore important aujourd’hui », malgré le fait que de plus en plus de responsables politiques assument désormais leur homosexualité sur la scène publique, à l’image du premier ministre démissionnaire Gabriel Attal ou encore de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance.
Un sujet encore tabou dans la société
Mais la candidate du NFP a conscience que la question reste sensible dans la société française. Ayant à l’esprit les attaques subies par Gabriel Attal sur les réseaux sociaux, Lucie Castets affirme avoir elle-même reçu des « messages de haters d’extrême droite ». Preuve s’il en fallait que l’homosexualité demeure un sujet clivant.
- Plusieurs responsables politiques ont fait leur coming out ces dernières années
- Mais l’homosexualité reste un tabou pour une partie de la population
- Les personnalités LGBT+ font encore l’objet d’attaques homophobes
Un coming out en pleine campagne électorale
En choisissant d’évoquer sa vie privée en pleine campagne pour les législatives, la candidate de la gauche prend un risque politique. Celui de voir son homosexualité prendre le pas sur son projet et son discours. Mais c’est un pari assumé pour celle qui ne veut pas laisser son orientation sexuelle devenir un « secret de polichinelle », avec le risque que l’information soit instrumentalisée par ses adversaires.
Avec ce coming out, Lucie Castets espère au contraire reprendre la main sur le récit autour de sa personne. Et utiliser cette annonce pour porter un message d’ouverture et de modernité, en phase avec les combats de la gauche sur les questions sociétales. Un moyen aussi de se démarquer dans une campagne qui peine pour l’instant à décoller.
Une première “première ministrable” ouvertement LGBT+
Si elle parvenait à ses fins et accédait à Matignon, Lucie Castets deviendrait la première cheffe du gouvernement française ouvertement homosexuelle. Un symbole fort, même si la candidate se défend de vouloir faire de son orientation sexuelle un argument de campagne.
Il n’empêche, dans une France où les questions LGBT+ continuent de susciter des crispations, y compris au sein de la classe politique, la démarche de la haute fonctionnaire a valeur d’exemple. Avec ce coming out, elle contribue à faire avancer la normalisation de l’homosexualité dans l’espace public.
Si je suis première ministre demain, je veux que des jeunes puissent se dire : c’est possible, je peux le faire aussi.
– Lucie Castets
Un message d’espoir et d’émancipation qui pourrait résonner bien au-delà des rangs de la gauche. Et permettre à Lucie Castets, au-delà des soubresauts d’une campagne compliquée, de laisser une trace dans l’histoire politique française.