Un nouveau front est-il sur le point de s’ouvrir au Proche-Orient ? Alors que les tensions entre l’Iran et Israël n’ont cessé de s’accroître ces derniers mois, les États-Unis tirent la sonnette d’alarme. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a publiquement demandé mardi aux deux pays d’éviter toute escalade militaire, craignant qu’un affrontement direct ne déstabilise durablement la région.
Washington s’inquiète d’une confrontation imminente
Face à la multiplication des incidents, les responsables américains ne cachent plus leur inquiétude. « Il ne devrait y avoir aucune escalade menée par quiconque dans ce conflit », a martelé Antony Blinken lors d’une conférence de presse. Le secrétaire d’État a assuré que les États-Unis étaient pleinement engagés dans une « intense diplomatie » pour tenter de faire baisser la tension.
Washington redoute qu’un incident, même involontaire, ne dégénère en véritable confrontation militaire entre l’Iran et Israël, deux puissances qui s’affrontent depuis des années par procuration. Une telle escalade pourrait avoir des répercussions dévastatrices bien au-delà de leurs frontières, ravivant les multiples foyers de tension qui parcourent le Moyen-Orient.
Les États-Unis haussent le ton face à l’Iran
Si la diplomatie est de mise, les États-Unis n’hésitent pas non plus à hausser le ton, notamment vis-à-vis de Téhéran. Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a ainsi prévenu que son pays ne tolérerait aucune attaque contre ses troupes dans la région. Un avertissement on ne peut plus clair, qui fait suite à une attaque à la roquette ayant visé lundi une base militaire en Irak où sont déployés des soldats américains, faisant plusieurs blessés.
Détrompez-vous, les États-Unis ne toléreront pas d’attaques contre leurs troupes dans la région.
Lloyd Austin, ministre américain de la Défense
Si l’attaque n’a pas été revendiquée, Washington soupçonne des milices pro-iraniennes d’en être à l’origine. Ce genre d’incidents s’est multiplié ces derniers mois, illustrant la montée des périls dans une région où l’Iran étend progressivement son influence, au grand dam d’Israël qui y voit une menace existentielle pour sa sécurité.
Vers une confrontation directe entre l’Iran et Israël ?
De son côté, l’État hébreu ne cache pas sa détermination à contrer les ambitions régionales de la République islamique, multipliant les opérations visant les intérêts iraniens en Syrie et ailleurs. Mais cette stratégie de la corde raide comporte de sérieux risques d’embrasement, comme l’a montré en avril l’attaque au drone d’un navire iranien en mer Rouge, attribuée à Israël par Téhéran.
Beaucoup craignent qu’un nouvel incident de ce type ne pousse l’une des parties à franchir le Rubicon, précipitant une confrontation directe aux conséquences imprévisibles. C’est précisément le scénario que cherche à tout prix à éviter la diplomatie américaine, qui s’active en coulisses pour tenter de calmer le jeu entre les deux ennemis.
Éviter l’irréparable au Proche-Orient
L’enjeu est crucial pour la stabilité déjà précaire du Moyen-Orient. Un affrontement ouvert entre l’Iran et Israël ne manquerait pas de mettre le feu aux poudres, dans une région minée par de multiples conflits et rivalités. Téhéran pourrait être tenté de mobiliser ses alliés et relais régionaux, du Hezbollah libanais aux milices irakiennes, ouvrant autant de fronts potentiels.
Empêcher l’irréparable et préserver un fragile statu quo, c’est tout l’objet des efforts diplomatiques américains. Une tâche ardue tant la méfiance est grande entre l’Iran et Israël, mais indispensable pour éviter que leurs tensions ne précipitent le Proche-Orient dans une nouvelle spirale de violences. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour savoir si la raison saura l’emporter sur la logique de l’affrontement.