Mardi, les cours du pétrole ont conclu la séance sur une note légèrement positive, dans un marché toujours fébrile. La publication d’un indicateur américain rassurant a permis aux prix de se redresser un peu, mais les craintes d’un ralentissement économique mondial continuent de peser sur les perspectives de la demande en or noir.
Un rebond timide après la chute
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole en Europe, a gagné 0,23% pour terminer à 76,48 dollars. Son homologue américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), a progressé de 0,35% à 73,20 dollars. Des hausses modestes, après que les deux références mondiales du brut aient touché lundi leur plus bas depuis environ six mois.
Cette petite embellie est intervenue avec la publication de l’indice ISM sur l’activité dans les services aux États-Unis, qui a rebondi en juillet au-delà des attentes des analystes. De quoi rassurer un peu sur la santé de la première économie mondiale, moteur essentiel de la demande pétrolière.
Les marchés restent sur leurs gardes
Cependant, comme le souligne Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb, il ne s’agit pas d’un véritable sursaut. La grande interrogation du moment reste la possibilité d’une récession, en particulier aux États-Unis mais aussi dans d’autres régions clés pour la consommation de brut comme la Chine.
Les craintes quant à la santé de l’économie ont escaladé rapidement ces derniers jours mais les marchés ont surréagi à ce qui est un ralentissement progressif.
– Michael Pearce, Oxford Economics
Du côté de l’Empire du Milieu, premier importateur mondial de pétrole, la demande a été atone depuis le début de l’année. Une entrée en récession des États-Unis aurait des répercussions dramatiques sur les cours, avertit Bjarne Schieldrop.
Les tensions géopolitiques en toile de fond
Au-delà des soubresauts économiques, le risque géopolitique reste bien présent sur le marché pétrolier. Lundi, l’attaque d’une base en Irak abritant des troupes américaines a ravivé les craintes de conflit dans la région.
Ces dernières semaines, les assassinats de hauts responsables palestiniens et libanais ont fait monter la tension d’un cran entre Israël et les mouvements soutenus par l’Iran. Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a prévenu mardi qu’une riposte était “obligatoire”.
Quel avenir pour le baril ?
Dans ce contexte incertain, difficile de prédire l’évolution des prix du pétrole à court terme. Si les indicateurs économiques continuent de se dégrader, pointant vers une récession, la pression baissière devrait se poursuivre.
- Un fort ralentissement de la croissance mondiale éroderait significativement la demande en brut
- À l’inverse, une amélioration des perspectives ou un regain des tensions au Moyen-Orient pourrait soutenir les cours
Une chose est sûre : dans un environnement aussi volatil, il faudra suivre de près les prochains développements, qu’ils soient économiques ou géopolitiques. Le marché pétrolier n’a pas fini de nous réserver des surprises !