Au Moyen-Orient, la tension n’a jamais été aussi palpable entre l’Iran et Israël. Suite à une série d’assassinats ciblés touchant des hauts responsables du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, la région semble au bord d’une déflagration majeure. Dans les coulisses, la diplomatie internationale s’active jour et nuit pour tenter d’éviter l’embrasement. Mais le compte à rebours est lancé.
Des assassinats qui font monter la pression
Tout a commencé il y a une semaine, lorsque Fouad Chokr, chef militaire du Hezbollah à Beyrouth, et Ismaël Haniyeh, chef politique du Hamas, ont été victimes d’attentats quasi-simultanés. Si Israël n’a pas revendiqué ces opérations, peu doutent de son implication. Tsahal dispose en effet des moyens techniques et opérationnels pour mener de telles actions, déjà réalisées par le passé contre des cibles palestiniennes ou libanaises.
Du côté de l’Iran, allié indéfectible du Hamas et du Hezbollah, la riposte promet d’être sanglante. L’Ayatollah Khamenei a assisté en personne aux funérailles d’Ismaël Haniyeh à Téhéran, signe s’il en est de l’extrême gravité de la situation. Le guide suprême iranien y a martelé un discours martial, appelant à venger les “martyrs” tombés sous les coups de “l’entité sioniste”.
Éviter l’escalade à tout prix
Conscients des risques d’embrasement, les États-Unis multiplient les initiatives diplomatiques pour tenter d’apaiser les tensions. Le chef de la CIA, William Burns, met toute son expérience et ses réseaux à contribution pour convaincre Iraniens et Israéliens de faire preuve de retenue. En parallèle, Washington s’active pour renforcer les défenses israéliennes, notamment en déployant des navires de guerre supplémentaires au Moyen-Orient.
À travers plusieurs canaux, dont Oman, le chef de la CIA travaille jour et nuit pour éviter un embrasement.
Une source libanaise proche des négociations
L’enjeu : arracher à l’Iran la promesse de limiter sa riposte, en échange d’un arrêt des combats dans la bande de Gaza où le Hamas est sous pression. L’Égypte et la Jordanie, dont le ministre des Affaires étrangères s’est rendu à Téhéran, sont également à pied d’œuvre, conscients qu’un embrasement régional aurait des conséquences désastreuses pour tous.
Les inquiétudes de la communauté internationale
A l’ONU, le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence et appelle toutes les parties à la “retenue maximale”. Malgré les vives tensions entre les États-Unis et la Russie sur de nombreux dossiers, Moscou a joint sa voix au concert des nations inquiètes d’une potentielle déflagration régionale.
Les Européens, très engagés dans les négociations sur le nucléaire iranien, craignent de voir s’effondrer des années d’efforts diplomatiques. Paris, Londres et Berlin ont multiplié les appels au calme, promettant en coulisses de s’engager pour la levée de certaines sanctions si l’Iran renonçait à riposter de manière disproportionnée aux opérations israéliennes.
Une poudrière régionale prête à s’enflammer
Du Golfe à la Méditerranée, tous les acteurs retiennent leur souffle. La tension est à son comble aux frontières du Liban, où le Hezbollah a promis une “riposte historique” à la mort de son chef militaire à Beyrouth. Tsahal a massé des troupes au Nord, prête à intervenir massivement en cas de tirs de roquettes.
En Syrie aussi, le risque d’escalade est maximal. Téhéran dispose dans le pays de milices et de bases avancées, notamment dans la région de Homs, d’où des tirs de missiles pourraient viser le territoire israélien. L’armée russe, très présente sur le terrain syrien, s’inquiète d’une confrontation qui pourrait rapidement échapper à tout contrôle.
Une course contre la montre diplomatique
Dans ce contexte explosif, la diplomatie joue son va-tout pour éviter une guerre ouverte qui embraserait toute la région. Le temps est compté, et chaque heure qui passe rend l’escalade plus probable. Américains, Européens, Russes et puissances arabes modérées unissent leurs forces pour convaincre Israéliens et Iraniens de renoncer à l’affrontement.
Accalmie temporaire ou désescalade durable ? Les prochains jours seront décisifs. En coulisses, les négociateurs tentent d’obtenir des gages des différents protagonistes. Retrait des colonies en Cisjordanie côté israélien, levée de certaines sanctions côté occidental, retenue dans la riposte côté iranien : toutes les options sont sur la table pour arracher un compromis in extremis.
Dans cette partie d’échecs géopolitique, l’enjeu dépasse largement les seules relations irano-israéliennes. De l’avenir de la bande de Gaza aux négociations sur le nucléaire, en passant par l’équilibre des puissances au Moyen-Orient, c’est toute l’architecture sécuritaire de la région qui pourrait vaciller si les armes venaient à parler. La communauté internationale retient son souffle.