C’est l’heure de vérité pour les handballeurs français. Après un début de tournoi olympique en demi-teinte lors des Jeux de Paris 2024, les hommes de Guillaume Gille n’ont plus le droit à l’erreur. Pour espérer conserver leur couronne et décrocher un quatrième sacre consécutif, un exploit inédit, les coéquipiers de Nikola Karabatic devront d’abord écarter l’Allemagne en quarts de finale ce mercredi à Lille. Un rendez-vous capital qui pourrait sonner le glas d’une génération dorée ou la prolonger vers de nouveaux horizons.
Le spectre d’une élimination précoce
Malgré un bilan de trois médailles d’or et une en bronze sur les quatre dernières olympiades, l’équipe de France n’a pas été épargnée par le doute dans son antre de l’Arena Champ-de-Mars. Après des victoires poussives contre le Brésil et l’Argentine, les Bleus ont subi la loi du Danemark, l’autre grandissime favori, avant de concéder le nul face à l’Égypte. Il aura fallu un succès étriqué contre le Bahreïn lors de l’ultime rencontre pour arracher in extremis la 4e place du groupe et éviter une piteuse élimination.
On ne peut pas continuer comme ça. Il va falloir montrer un tout autre visage si on veut aller au bout.
– Luc Abalo, ailier des Bleus
L’ombre de la retraite de Karabatic
Diminué par une lourde blessure au genou droit l’an passé, Nikola Karabatic sait que ces Jeux seront très certainement les derniers de son immense carrière. A 39 ans, la légende vivante du hand mondial aimerait plus que tout quitter la scène avec une nouvelle médaille d’or autour du cou. Un défi titanesque pour celui qui est apparu par séquence en difficulté pendant la phase de poules, à l’image de ses partenaires.
Conscient qu’il joue son avenir à court terme, le sélectionneur Guillaume Gille a d’ailleurs provoqué un électrochoc dans le vestiaire avec une séance vidéo musclée et sans concession. L’objectif : provoquer une réaction d’orgueil des troupes, à l’heure où certains observateurs pointent du doigt un manque d’intensité et d’agressivité dans le jeu tricolore par rapport aux glorieuses années passées.
Le défi allemand en travers de la route
Il faudra bien ça pour renverser la tendance face à une solide équipe d’Allemagne, tombeuse du champion olympique en titre danois au tour précédent. Portés par un Andreas Wolff des grands soirs dans les buts et par les missiles d’un Juri Knorr en pleine bourre sur la base arrière, les coéquipiers d’Uwe Gensheimer ont fait forte impression depuis le début de la compétition. Preuve supplémentaire de leur montée en puissance, ils restent sur une série de trois succès de rang avant ce choc au sommet.
Si on arrive à mettre tous les ingrédients, l’envie, la détermination et un peu de folie, je suis persuadé qu’on est capable de créer l’exploit.
– Nedim Remili, demi-centre de l’équipe de France
Malgré les craintes et les doutes nés d’un premier tour très mitigé, les Bleus savent qu’ils ont les armes pour renverser n’importe quelle montagne. Forts de leur expérience, de leur vécu commun et de la qualité intrinsèque de leur effectif, Nikola Karabatic et ses partenaires ont rendez-vous avec leur destin. L’heure est venue pour eux de montrer qu’ils sont encore les patrons, prêts à tout donner pour prolonger leur règne olympique. Paris 2024 et la France du hand retiennent leur souffle.
