Le monde du football est une nouvelle fois secoué par le spectre du racisme. Samuel Omorodion, jeune attaquant espagnol évoluant à l’Atletico Madrid, en a fait la triste expérience après la demi-finale des Jeux Olympiques opposant l’Espagne au Maroc. Une rencontre remportée 2-1 par la Roja, mais qui laisse un goût amer.
Une chambre qui tourne au drame
Tout est parti d’un tweet de Samuel Omorodion chambrant gentiment Achraf Hakimi, le défenseur marocain du PSG, après la victoire espagnole. L’attaquant de l’Atletico y avait posté des émojis pingouins, en référence à la célébration fétiche d’Hakimi. Un tacle bon enfant qui a hélas déclenché un déferlement de haine sur les réseaux sociaux.
Sous les dernières publications Instagram d’Omorodion, de nombreux internautes ont déversé des commentaires d’une violence inouïe, l’assimilant à un singe via des émojis. Un cyber-harcèlement à caractère ouvertement raciste, qui a profondément choqué le principal intéressé et de nombreux observateurs.
Le racisme, un fléau qui perdure dans le foot
Malheureusement, ce déferlement de haine envers Samuel Omorodion est loin d’être un cas isolé. De nombreux joueurs noirs sont régulièrement la cible d’insultes racistes, que ce soit dans les stades ou sur les réseaux sociaux. Un constat alarmant qui montre que le racisme reste profondément enraciné dans le football, malgré les campagnes de sensibilisation.
Le racisme n’a pas sa place dans le foot, ni dans aucun sport. C’est à nous tous, instances, clubs, joueurs, supporters, de nous mobiliser pour l’éradiquer définitivement.
Gianni Infantino, président de la FIFA
Des incidents similaires avaient déjà émaillé la dernière Coupe du Monde au Qatar, preuve que le chemin est encore long. Les réseaux sociaux, en donnant une caisse de résonance à la haine, ont aussi leur part de responsabilité. Les plateformes se doivent de mieux modérer les contenus racistes et haineux.
Omorodion brise le silence
Face au torrent de haine, Samuel Omorodion a décidé de sortir du silence. Dans une story Instagram, le joueur s’est dit “profondément blessé et choqué” par ces attaques racistes. Mais il a aussi affiché sa détermination à continuer à porter haut les couleurs de l’Espagne.
Un message fort, plein de dignité, qui force le respect. À seulement 20 ans, l’attaquant fait preuve d’une grande maturité face à cette douloureuse épreuve. Son club, l’Atletico Madrid, lui a apporté un soutien total, condamnant fermement ces actes odieux.
Une lutte de tous les instants
Le racisme envers les joueurs noirs est un mal profond qui ronge le football depuis des décennies. Malgré quelques avancées, force est de constater que le combat est encore long. Chaque acteur du foot, des instances aux supporters en passant par les joueurs, doit prendre ses responsabilités.
- Renforcer les sanctions envers les auteurs d’actes ou propos racistes
- Mieux former les jeunes joueurs à ces problématiques
- Encourager la prise de parole des victimes
- Responsabiliser davantage les réseaux sociaux dans la modération des contenus haineux
Autant de pistes à explorer pour s’attaquer enfin aux racines du mal. Car derrière les insultes et les caricatures, il y a la souffrance de jeunes hommes qui ne demandent qu’à jouer au foot et représenter leur pays. Le cas de Samuel Omorodion doit servir d’électrochoc pour que le foot fasse sa révolution culturelle.
Espérons que d’ici la finale des JO, que l’Espagne disputera face au pays hôte, le Japon, les esprits se seront apaisés. Et que le jeune attaquant pourra faire parler son talent, loin de toute considération de couleur de peau. Le foot nous rappelle qu’il peut être le plus formidable vecteur d’unité. À condition de mener le combat, sans relâche, contre le racisme et l’intolérance.