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La députée LFI Sophia Chikirou dans la tourmente

La députée LFI Sophia Chikirou au cœur d'une polémique après avoir partagé sur Instagram des visuels rendant hommage au chef du Hamas. Elle se défend de tout soutien à l'organisation islamiste mais la controverse enfle, ravivant les divisions à gauche sur le conflit israélo-palestinien...

Une polémique secoue actuellement La France insoumise et sa députée Sophia Chikirou. Cette proche de Jean-Luc Mélenchon est accusée d’avoir rendu hommage sur son compte Instagram privé à Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas tué début août dans une frappe attribuée à Israël. Une controverse qui ravive les fractures à gauche sur le conflit israélo-palestinien.

Sophia Chikirou nie tout soutien au Hamas

Face au tollé, la députée de Paris a attendu plusieurs jours avant de réagir. Si elle assume avoir partagé des visuels retraçant la vie d’Ismaël Haniyeh, Sophia Chikirou réfute catégoriquement apporter un quelconque soutien au Hamas, une organisation qu’elle qualifie elle-même de « terroriste ». Auprès de Libération, l’élue affirme avoir simplement relayé « une biographie » et « un communiqué de presse » à titre « d’information », sans y adjoindre de commentaire personnel.

Je ne soutiens pas le Hamas, ni sa branche politique élue à Gaza dont je ne partage en rien le projet islamiste.

Sophia Chikirou, députée LFI de Paris

Une « opération » de « l’extrême droite » ?

Sophia Chikirou assure en outre avoir supprimé les visuels controversés « quatre heures après leur publication ». Elle voit derrière cette polémique une « opération » menée par « l’extrême droite » pour lui nuire, bien que les critiques les plus virulentes soient venues de responsables socialistes. La députée LFI met aussi en cause « des médias » qui se feraient le relais de cette attaque.

Vives réactions du PS, un mois après l’alliance de la NUPES

Pourtant, un mois et demi seulement après la formation de la NUPES, ce sont bien des ténors du PS qui sont montés au créneau. Le premier secrétaire Olivier Faure a jugé que Sophia Chikirou se livrait à des « provocations » minant le « travail collectif ». Encore plus sévère, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a vu dans cette polémique « une apologie du terrorisme » et « un porte-voix de la haine des Juifs.

Le spectre des divisions sur le conflit israélo-palestinien

Au-delà de la polémique Chikirou, cet épisode ravive le souvenir cuisant des profondes divergences entre LFI et le PS sur le conflit au Proche-Orient. Des fractures qui avaient déjà contribué à l’automne dernier à faire exploser la NUPES, l’ancêtre de l’actuelle alliance de gauche. En taclant Sophia Chikirou, les socialistes semblent vouloir prendre leurs distances avec la ligne jugée pro-palestinienne de LFI.

Reste à voir si cet énième psychodrame, symptomatique des équilibres encore fragiles au sein de la NUPES, sera rapidement éteint ou si au contraire il envenimera durablement les relations entre les différentes composantes de la gauche. Une chose est sûre, Sophia Chikirou sort fragilisée de cette séquence qui ternit un peu plus son image et celle de son mouvement.

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