Alors que la course aux élections européennes de 2024 bat son plein, le dernier sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, LCI et Sud Radio dévoile les dernières tendances. Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement National, consolide son avance en tête des intentions de vote. Mais derrière lui, un duel acharné se joue entre Valérie Hayer, candidate de la majorité, et Raphaël Glucksmann, représentant une alliance de gauche.
Bardella domine, mais stagne
Avec 32% des intentions de vote, Jordan Bardella confirme son statut de grand favori de ce scrutin européen. Le jeune président du RN capitalise sur une base électorale solide et fidèle. 84% de ses électeurs se disent sûrs de leur choix, soit 11 points de plus que la moyenne. Une stabilité qui lui permet de regarder sereinement vers le 9 juin, date du vote.
Cependant, après une progression fulgurante ces dernières semaines, Bardella marque le pas. Son score n’a pas bougé depuis le dernier sondage, signe peut-être d’un plafond de verre. Réussira-t-il à mobiliser au-delà de son socle pour creuser l’écart ? C’est tout l’enjeu de cette dernière ligne droite.
Hayer-Glucksmann : duel pour la deuxième place
Si la première place semble promise à Bardella, la bataille fait rage pour monter sur la deuxième marche du podium. Valérie Hayer, candidate de Renaissance, affronte Raphaël Glucksmann, leader de la liste d’union de la gauche.
Créditée de 17% des intentions de vote, Hayer accuse un léger recul par rapport au dernier sondage. À l’inverse, Glucksmann regagne du terrain à 16,5%, réduisant l’écart à un demi-point. Une remontée encourageante pour le candidat de gauche, qui espère surfer sur une dynamique positive dans la dernière ligne droite.
C’est un duel au coude-à-coude qui s’annonce entre la majorité présidentielle et la gauche pour décrocher la médaille d’argent de ces européennes.
Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’Ifop
Les enseignements du débat Attal-Bardella
Le duel télévisé très attendu entre le premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella n’a pas bouleversé les équilibres, selon ce sondage réalisé au lendemain de l’émission. Chaque camp revendique la victoire de son champion, preuve que les lignes n’ont pas significativement bougé.
- Côté majorité, on se félicite qu’Attal ait réussi à ne pas laisser Bardella occuper seul le terrain.
- Au RN, on considère que leur tête de liste s’est montrée à la hauteur et a conforté son statut de favori.
Dans le détail, 39% des sondés ont jugé Attal plus convaincant, contre 35% pour Bardella. Un résultat en demi-teinte pour le jeune premier ministre, qui espérait créer un électrochoc en sa faveur.
Quel avenir pour Reconquête et LFI ?
Au-delà du trio de tête, le sondage livre des enseignements sur les autres forces en présence. Éric Zemmour et sa liste Reconquête pointent en quatrième position avec 8,5% des intentions de vote, en légère hausse.
La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon apparaît en difficulté à 5%, reculant encore dans les intentions de vote. Un score décevant pour le parti qui espérait capitaliser sur son bon résultat à la présidentielle. LFI pâtit visiblement de la concurrence de la liste conduite par Raphaël Glucksmann.
Quelle mobilisation le 9 juin ?
Au-delà des rapports de force, l’inconnue majeure de ce scrutin européen reste le niveau de participation. Seulement 53% des sondés affirment avoir l’intention d’aller voter le 9 juin.
Cette élection s’annonce comme un défi démocratique. Mobiliser les électeurs sur les enjeux européens, dans un contexte national tendu, sera la clé pour les différentes listes.
Frédéric Dabi, directeur général Opinion de l’Ifop
À deux semaines du scrutin, ce sondage confirme les grandes tendances : Bardella en pole position, un duel serré pour la deuxième place, et une participation qui s’annonce en berne. Réponse dans les urnes le 9 juin prochain.