L’aéroport de Beyrouth est en ébullition. Dans le hall des départs bondé, des voyageurs inquiets s’entassent, surveillant nerveusement leurs piles de bagages et les écrans d’affichage des vols. L’ambiance est électrique, chargée d’incertitude et d’appréhension. Le Liban traverse une période de tensions géopolitiques sans précédent, poussant de nombreuses personnes à fuir le pays par crainte d’un conflit armé imminent.
Une situation qui dégénère rapidement
Les événements se sont enchaînés à un rythme effréné ces derniers jours. L’assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, suivi de près par une frappe israélienne ayant tué le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, à Beyrouth, a fait monter la tension d’un cran. Les menaces de vengeance proférées par l’Iran et le Hezbollah à l’encontre d’Israël ont fait craindre le pire.
Face à ce contexte explosif, de nombreux pays, dont la Suède, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, ont appelé leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite. Le souvenir cuisant de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006, durant laquelle l’aéroport avait été bombardé, n’a fait qu’accentuer l’empressement.
Des vols annulés en cascade
Mais quitter le pays n’est pas chose aisée en ces temps troublés. De nombreuses compagnies aériennes, comme Lufthansa et Air France, ont suspendu leurs dessertes vers Beyrouth par mesure de précaution. Résultat : les voyageurs se retrouvent à jongler avec une multitude de vols annulés, tentant tant bien que mal de trouver une place dans les avions encore en partance.
J’étais en Syrie mais la situation est devenue un peu difficile, et mon vol, prévu demain, a été annulé, alors j’essaie de partir aujourd’hui.
– Monther Rayya, un passager
Les files d’attente s’allongent devant les guichets d’enregistrement et les contrôles de sécurité, que certains doivent repasser au gré des changements de vols. Trouver une place relève du parcours du combattant, en particulier pour les destinations européennes très demandées.
L’angoisse de rester bloqué
Pour beaucoup, l’objectif est clair : quitter le Liban à tout prix avant qu’il ne soit trop tard. La peur de se retrouver pris au piège dans un pays en proie à un conflit armé est dans tous les esprits. Les agences de voyages croulent sous les appels de clients désespérés cherchant une solution pour partir.
J’ai reçu un flot d’appels de clients qui veulent partir et qui craignent d’être bloqués au Liban.
– Gretta Moukarzel, responsable d’une agence de voyage
Même ceux qui avaient prévu de passer leurs vacances au Liban préfèrent écourter leur séjour et rentrer au plus vite. C’est le cas de Joëlle Sfeir, contrainte de réserver un nouveau billet après l’annulation de son vol initialement prévu.
Un pays au bord du gouffre
Au-delà de l’aéroport, c’est tout le Liban qui retient son souffle. Dans les rues de Beyrouth, des affiches proclamant “Nous nous vengerons” sous les visages des dirigeants tués témoignent de la gravité de la situation. Le pays, déjà fragilisé par une crise économique et politique sans précédent, semble au bord du précipice.
Cette fuite des voyageurs étrangers risque de porter un coup supplémentaire à l’économie libanaise, déjà exsangue. Le secteur du tourisme, vital pour le pays, pourrait mettre des années à s’en remettre. Mais pour l’heure, l’urgence est ailleurs. Il s’agit avant tout pour les voyageurs de mettre leurs vies en sécurité, loin du spectre d’une guerre qui semble de plus en plus inévitable.
Conclusion
La situation au Liban est plus tendue que jamais. L’afflux de voyageurs fuyant le pays face à la menace d’un conflit armé témoigne de la gravité de la crise qui secoue la région. Dans ce contexte, l’avenir du pays du Cèdre semble plus qu’incertain. Reste à espérer qu’une issue diplomatique puisse être trouvée avant qu’il ne soit trop tard, pour le bien de la population libanaise et de la stabilité du Moyen-Orient tout entier.