Dans la nuit du 3 au 4 août, l’église Saint-Pierre de la commune de Lège-Cap-Ferret en Gironde a été la cible d’un acte de vandalisme d’une particulière gravité. Au matin, le sacristain venu préparer la messe de 9h30 a eu la désagréable surprise de constater d’importantes dégradations :
- Le tabernacle, lieu le plus sacré d’une église où sont conservées les hosties consacrées, a été fracturé puis incendié
- De nombreux objets et mobiliers liturgiques ont été détruits ou jetés à terre
- La porte de l’édifice religieux avait été au préalable forcée pour permettre l’intrusion des vandales
Face à un tel déchaînement de violence gratuite contre ce lieu de culte catholique, les autorités locales ont rapidement réagi. La gendarmerie s’est rendue sur place pour constater les dégâts et ouvrir une enquête. Le maire de Lège-Cap-Ferret, Philippe de Gonneville, a fermement condamné cet acte :
Nous condamnons sans réserve et apportons notre soutien à la communauté paroissiale.
Philippe de Gonneville, maire de Lège-Cap-Ferret
Un phénomène en augmentation constante
Cet événement ne constitue malheureusement pas un cas isolé. Les actes antichrétiens sont en hausse constante en France ces dernières années, comme le soulignent régulièrement plusieurs associations et observatoires. Églises vandalisées, cimetières profanés, statues brisées… Les exemples ne manquent pas et témoignent d’un climat de plus en plus hostile envers la religion catholique dans l’Hexagone.
Il ne se passe plus une semaine sans qu’un lieu de culte chrétien ne soit ciblé, avec des dégâts parfois considérables comme ici à Lège-Cap-Ferret. Cette multiplication d’actes malveillants préoccupe au plus haut point les responsables religieux mais aussi les pouvoirs publics.
Des enquêtes qui n’aboutissent que trop rarement
Le problème, c’est que les enquêtes diligentées après ce genre de méfaits aboutissent assez peu souvent, faute d’indices probants. La plupart du temps, aucun tag ou revendication n’est laissé sur place, rendant difficile l’identification des coupables et de leurs motivations exactes.
Pour l’heure, la gendarmerie de Gironde a ouvert une enquête suite à la plainte déposée conjointement par la mairie et la paroisse. Les techniciens en investigation criminelle ont procédé aux premiers relevés, à la recherche du moindre indice exploitable. Il faudra sans doute attendre encore plusieurs jours ou semaines avant d’en savoir plus sur l’avancée de leurs investigations.
Une communauté paroissiale sous le choc
En attendant, c’est une communauté catholique profondément heurtée qui tente de se remettre de cet acte aussi violent que gratuit. Mgr Jean-Paul James, archevêque de Bordeaux, a fait part de son émotion et de sa tristesse. Il a décidé de fermer l’église jusqu’à nouvel ordre, le temps de réparer les dégâts et d’organiser une cérémonie de réparation en présence des fidèles.
Car au-delà d’une attaque contre un bâtiment, c’est bien les croyances et la foi de toute une communauté qui ont été prises pour cible. Un traumatisme d’autant plus vif qu’il intervient au cœur de l’été, une période traditionnellement plus calme propice au recueillement et à la sérénité.
Un triste signal d’alarme
Plus globalement, cette nouvelle profanation sonne comme un énième signal d’alarme sur la dégradation du climat autour de la religion catholique dans notre pays. Loin d’être anecdotique, elle est symptomatique d’une société de plus en plus déchristianisée et aux relents d’intolérance anticléricale jamais totalement éteints.
Alors que l’Église de France peine déjà à attirer de nouveaux fidèles et à enrayer la baisse de la pratique religieuse, de telles attaques répétées risquent de fragiliser encore davantage des communautés chrétiennes qui ne demandent pourtant qu’à pratiquer librement et sereinement leur culte.
Face à cette situation préoccupante, il apparaît urgent que les pouvoirs publics prennent réellement la mesure du problème. Au-delà des condamnations de circonstance, c’est un vrai plan de lutte contre la haine antireligieuse et le vandalisme qui doit être mis en œuvre, avec des moyens à la hauteur de l’enjeu. Car ce qui s’est passé à Lège-Cap-Ferret pourrait bien, hélas, se reproduire ailleurs.