C’est un coup de tonnerre dans l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024. Plusieurs producteurs en charge de la cérémonie d’ouverture, prévue le long de la Seine le 26 juillet prochain, ont porté plainte pour menaces de mort et cyberharcèlement. Parmi eux, des figures clés comme le directeur artistique Thomas Jolly ou encore la DJ Barbara Butch, mise à l’honneur dans un tableau controversé.
Une cérémonie d’ouverture déjà sous le feu des critiques
Depuis l’annonce du concept novateur et spectaculaire imaginé pour lancer ces JO parisiens, avec défilé des athlètes et shows artistiques sur les quais et ponts de la capitale, la cérémonie d’ouverture fait l’objet de vives polémiques. Certains tableaux, comme celui mettant en scène des drag-queens, une mannequin transgenre et une ado, ont particulièrement divisé l’opinion.
C’est dans ce contexte électrique que plusieurs organisateurs affirment avoir reçu des mails injurieux et menaçants, dont certains reprenant un verset du Coran et prédisant un « châtiment d’Allah » contre les responsables de l’événement. Des attaques personnelles en raison de l’orientation sexuelle ou des origines supposées de certains ont aussi été rapportées.
Une enquête ouverte, des plaintes multiples
Face à ces intimidations, le parquet de Paris a diligenté une enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Plusieurs plaintes ont été enregistrées :
- Alexandre Billard, DG adjoint d’Ubi Bene, agence en charge de la cérémonie
- Thomas Jolly, metteur en scène et directeur artistique
- Thierry Reboul, directeur exécutif
- Barbara Butch, DJ et militante lesbienne
Thomas Jolly avait déjà porté plainte dès le 30 juillet pour cyberharcèlement, se disant « cible sur les réseaux sociaux de messages de menaces et d’injures » liés à son orientation sexuelle et ses origines prétendument israéliennes. L’ancien acteur britannique Laurence Fox a aussi comparé sur X (ex-Twitter) les drag-queens à des « baiseurs d’enfants », visant nommément Nicky Doll.
La sécurité des JO en question
À moins d’un an du coup d’envoi de cet événement planétaire, ces menaces inquiètent quant à la sécurisation de la cérémonie d’ouverture, qui doit rassembler plus de 600 000 spectateurs sur les rives de la Seine, ainsi que des épreuves olympiques disséminées dans la capitale et en région parisienne.
On ne peut pas laisser passer des menaces de mort, surtout quand elles prennent une telle ampleur. Il faut protéger tous ceux qui œuvrent à offrir une belle fête au monde.
Tony Estanguet, président du Comité d’organisation des JO de Paris 2024
Les ministères de l’Intérieur et des Sports, la Mairie de Paris et le Comité d’organisation affirment travailler main dans la main pour garantir la sécurité de l’ensemble des athlètes, spectateurs et personnels mobilisés. De nouvelles mesures pourraient être dévoilées dans les prochaines semaines.
En attendant, les artistes et organisateurs, sous le choc, espèrent que les enquêtes permettront d’identifier rapidement les auteurs de ces menaces pour leur “passion du sport et de la fête”. La France entend bien relever le défi d’organiser des Jeux rassembleurs, ouverts et sécurisés en 2024.