L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti populiste de droite, traverse une crise majeure à quelques jours seulement des élections européennes. Entre scandales, démissions et retraits, c’est un véritable séisme politique qui secoue actuellement la formation politique. Retour sur les dessous de cette débâcle sans précédent.
Un chef de file qui jette l’éponge en pleine campagne
Mercredi matin, lors d’une réunion de crise, Maximilian Krah, tête de liste de l’AfD pour les européennes, a annoncé à la stupeur générale sa démission et son retrait de la campagne. Un coup de tonnerre pour le parti, qui se retrouve ainsi sans figure de proue à quelques encablures du scrutin.
Si le nom de Krah figurera toujours en première position sur les bulletins de vote, il sera de fait un candidat fantôme, sans apparitions publiques ni soutien de sa formation politique. Selon des sources internes, l’AfD n’aurait pas l’intention de lui désigner un remplaçant symbolique.
Une interview qui fait l’effet d’une bombe
À l’origine de cette décision fracassante, des propos tenus par Maximilian Krah dans une interview accordée à un média français, qui ont provoqué l’ire des dirigeants de l’AfD. Des déclarations suffisamment problématiques pour pousser le Rassemblement National, allié historique, à annoncer publiquement une rupture de leurs liens au sein du futur Parlement européen.
Dans le futur Parlement européen, nous ne collaborerons plus avec l’AfD.
– Un responsable du Rassemblement National
Si le contenu exact des propos n’a pas filtré, leur impact est indéniable. Ils auraient suffi à dynamiter des années d’alliance entre les deux mouvements nationalistes. Un camouflet sans précédent pour l’AfD, qui perd ainsi un précieux soutien sur l’échiquier politique européen.
L’avenir en question pour l’extrême-droite allemande
Cette crise de dernière minute plonge l’AfD dans la tourmente au pire moment. Privé de locomotive électorale et lâché par ses alliés, le parti aborde le scrutin européen dans des conditions catastrophiques.
Au-delà des élections, c’est la position même de l’AfD dans le paysage politique allemand qui semble fragilisée. Miné par les scandales à répétition et les querelles internes, le mouvement donne une image de grand désordre, bien loin des ambitions de respectable affichées.
Quel avenir pour l’extrême-droite outre-Rhin au sortir de cette séquence calamiteuse ? Si l’AfD semble pour le moment sonné, ses adversaires espèrent que cette débâcle marquera un tournant durable. Les prochaines semaines s’annoncent en tout cas agitées et déterminantes pour ce pilier contesté de la vie politique allemande.
