Vendredi soir, les eaux turquoises et le sable doré de la plage du Lido à Mogadiscio ont été teintés de rouge. Une attaque sanglante, revendiquée par le groupe islamiste radical des shebabs, a une nouvelle fois endeuillé la capitale somalienne. Sept personnes ont perdu la vie dans cet attentat suicide, suivi de tirs nourris, qui a transformé ce lieu prisé des habitants en scène d’horreur.
Un mode opératoire violent et coordonné
Selon les témoignages recueillis, un kamikaze s’est fait exploser en début de soirée sur la plage. Dans la panique qui a suivi la déflagration, plusieurs hommes armés ont surgi et ouvert le feu sur la foule présente, faisant de nombreuses victimes. Les forces de sécurité somaliennes sont rapidement intervenues, engageant une fusillade avec les assaillants.
J’ai vu sept corps le long de la plage.
– Mohamed Omar, policier somalien
Au terme de cet échange de tirs, cinq terroristes ont été abattus selon la police. Un sixième, le kamikaze, est mort dans l’explosion de sa ceinture d’explosifs. Mais le bilan côté civil est également très lourd, avec au moins sept personnes tuées et de nombreux blessés.
Les shebabs sèment à nouveau la terreur
Cette nouvelle attaque porte la marque des shebabs, un groupe terroriste islamiste affilié à Al-Qaïda. Depuis des années, ils mènent une insurrection sanglante contre le gouvernement somalien, semant régulièrement la mort à Mogadiscio et dans le reste du pays. Malgré les efforts des forces somaliennes et de la communauté internationale, leur capacité de nuisance reste intacte.
La plage du Lido, lieu emblématique et très fréquenté de la capitale, n’a pas été choisie au hasard. En frappant ce symbole d’une certaine normalité retrouvée à Mogadiscio, les shebabs envoient un message clair : personne n’est à l’abri, pas même dans les rares moments d’insouciance que peuvent s’accorder les Somaliens.
La Somalie toujours en proie à l’instabilité
Cette attaque est un nouveau coup dur pour la Somalie, pays de la Corne de l’Afrique en proie à l’instabilité chronique depuis des décennies. Malgré les progrès réalisés ces dernières années, notamment en matière de sécurité à Mogadiscio, la menace terroriste reste omniprésente. Les shebabs continuent de contrôler de larges portions du territoire et de défier l’autorité de l’État.
Face à cette situation, les forces de sécurité somaliennes, épaulées par l’Union Africaine, poursuivent leur combat. Mais elles peinent à endiguer totalement les violences, comme en témoigne cette énième attaque meurtrière. Pour les habitants de Mogadiscio, c’est un rappel brutal que le chemin vers une paix durable est encore long et semé d’embûches.
En s’attaquant à ce lieu de détente et de vie, les shebabs cherchent à saper le moral de la population et à décourager tous ceux qui aspirent à un avenir meilleur pour la Somalie. Mais les Somaliens ont maintes fois prouvé leur résilience face à l’adversité. Malgré le chagrin et la peur, ils continueront à se battre pour la paix et la stabilité. Car céder à la terreur serait offrir une victoire aux ennemis de la liberté.
