Une ombre inquiétante plane sur le Royaume-Uni. Depuis le meurtre atroce de trois fillettes à Southport le 29 juillet dernier, le pays est secoué par une vague d’émeutes sans précédent. Derrière ces violences, les autorités soupçonnent l’English Defence League, une mystérieuse “ligue” nationaliste formée en 2009. La vice-première ministre britannique Angela Rayner a même évoqué sa dissolution. Mais qui se cache réellement derrière ce groupuscule qui fait trembler tout un pays ?
English Defence League : aux origines du chaos
Formée en 2009, l’English Defence League (EDL) se revendique comme un mouvement de défense de l’identité anglaise face à l'”islamisation” du pays. Mais derrière cette façade se cache en réalité un groupuscule d’extrême-droite violent et xénophobe. Ses membres, souvent issus des milieux hooligans, n’hésitent pas à en venir aux mains lors de manifestations musclées.
Longtemps minimisée par les autorités, la menace que représente l’EDL est aujourd’hui prise très au sérieux. Le meurtre des trois fillettes de Southport par un adolescent d’origine rwandaise a mis le feu aux poudres, déclenchant des émeutes racistes d’une violence inouïe à travers tout le pays. Mosquées vandalisées, agressions de personnes d’origine étrangère… Un climat de terreur s’est installé, attisé par les appels à la haine de l’EDL sur les réseaux sociaux.
La peur d’une guerre civile
Face à cette situation explosive, les autorités britanniques craignent désormais le pire. La vice-première ministre Angela Rayner n’a pas hésité à brandir la menace d’une dissolution pure et simple de l’English Defence League. Mais le mal est-il déjà fait ? De nombreux observateurs redoutent que le pays ne bascule dans une véritable guerre civile, attisée par les tensions communautaires.
L’ombre de l’EDL est partout. Ils attisent la haine et la peur. Si on les laisse faire, on court à la catastrophe.
– Un responsable policier sous couvert d’anonymat
Un phénomène qui dépasse les frontières
Plus inquiétant encore, l’English Defence League semble faire des émules à l’international. Des groupes similaires ont vu le jour dans plusieurs pays européens, surferant sur les peurs liées à l’immigration et au terrorisme. Une véritable internationale nationaliste qui fait peser une menace sans précédent sur la cohésion de nos sociétés.
- En Allemagne, le mouvement Pegida organise régulièrement des manifestations anti-islam
- En France, des groupuscules comme Génération Identitaire prônent la “remigration”
- Aux États-Unis, les suprémacistes blancs se sont enhardis sous la présidence Trump
Face à cette vague brune qui déferle sur le monde occidental, il est urgent de réagir. Les démocraties doivent réaffirmer avec force les valeurs de tolérance, d’ouverture et de respect qui fondent notre vivre-ensemble. Sinon, c’est la porte ouverte à tous les déchainements de violence et de haine. Le chaos qui menace aujourd’hui le Royaume-Uni doit servir d’électrochoc.
Southport endeuillée
En attendant, la petite ville de Southport pleure ses trois fillettes assassinées. Des veillées silencieuses sont organisées chaque soir devant le club de danse où a eu lieu le drame. Des milliers de fleurs et de peluches jonchent le sol en hommage aux jeunes victimes.
Au-delà du chagrin, beaucoup expriment leur inquiétude de voir leur ville paisible devenir malgré elle le symbole du chaos qui s’empare du pays. Le procès du jeune meurtrier Axel Muganwa Rudakubana, 17 ans, s’annonce sous haute tension. Chacun retient son souffle en espérant que la raison et la paix l’emporteront sur la folie meurtrière et la haine de l’autre. L’avenir du Royaume-Uni en dépend.