Ils étaient des millions à retenir leur souffle devant leurs écrans, le cœur gonflé d’espoir en ce vendredi 2 août 2024. Les yeux rivés sur le tatami de l’Arena Champ-de-Mars, tous n’avaient qu’un nom à la bouche : celui de Romane Dicko. À seulement 24 ans, cette jeune judokate française faisait figure de grande favorite pour décrocher l’or olympique dans la catégorie des plus de 78kg. Un sacre mérité pour celle qui enchaînait les victoires depuis des mois, avec dans son sillage les attentes d’une nation entière. Mais voilà, le sport est parfois cruel, ne récompensant pas toujours les plus talentueux ou les plus méritants. Ce jour-là, malgré toute sa fougue et sa détermination, Romane Dicko a vu son rêve se briser en demi-finale, laissant s’échapper entre ses doigts cette médaille d’or tant convoitée.
Un talent précoce et une progression fulgurante
Mais qui est vraiment Romane Dicko, cette jeune femme déjà auréolée d’un si brillant palmarès à seulement 24 ans ? Native de Clamart, elle se passionne très tôt pour le judo, faisant ses premiers pas sur les tatamis à l’âge de 6 ans. Son talent inné et son envie de progresser font rapidement d’elle une athlète à suivre.
Championne de France cadette puis junior, la jeune judokate ne cesse de briller dans sa catégorie. Elle décroche son premier titre mondial en 2018, à tout juste 19 ans, confirmant aux yeux de tous l’immensité de son potentiel. S’en suivront trois autres titres de championne du monde (2019, 2021, 2022), ainsi que de multiples victoires sur le circuit international.
Des ambitions olympiques démesurées
Forte d’une confiance et d’une maturité acquises au fil des combats, Romane Dicko n’a pas peur d’afficher ses immenses ambitions pour les JO de Paris 2024. Dans une interview accordée avant le début des Jeux, la native de Clamart déclarait ainsi avec aplomb :
Il me faut au minimum trois titres olympiques en individuel. Il y a plus de longévité chez les lourdes et aux Jeux de Brisbane en 2032, je n’aurais que… 32 ans.
Un défi de taille pour celle qui n’était encore jamais montée sur un podium olympique. Mais avec une impressionnante série de 23 victoires consécutives avant le début des Jeux, la jeune femme pouvait légitimement prétendre au titre tant attendu par les Français dans sa catégorie.
Le goût amer de la défaite en demi-finale
Malheureusement, le rêve olympique de Romane Dicko s’est brisé en demi-finale face à la Brésilienne Beatriz Souza. Malgré ses 4 victoires précédentes contre cette adversaire, la Française n’a pas réussi à développer son judo si caractéristique, contrée par le bras gauche infranchissable de la Sud-Américaine. Un waza-ari encaissé pendant le golden score aura finalement eu raison des espoirs de titre de la championne tricolore.
Effondrée et en larmes après sa défaite, Romane Dicko a dû puiser dans ses dernières ressources physiques et mentales pour se remobiliser et aller chercher une médaille de bronze, arrachée de haute lutte face à la Serbe Milica Zabic. Une troisième place en forme de consolation pour celle qui ne visait rien d’autre que l’or.
Rebondir et continuer à rêver plus grand
Mais s’il y a bien une qualité que l’on ne peut dénier à la jeune judokate, c’est sa capacité à se relever après un échec et à toujours viser plus haut. Nul doute qu’après ce rendez-vous en demi-teinte à Paris, Romane Dicko saura rebondir pour revenir encore plus forte, avec dans un coin de sa tête ce triplé olympique annoncé.
Car à 24 ans, la carrière de cette athlète d’exception ne fait que commencer. Et même si la route vers les sommets olympiques est encore longue et semée d’embûches, Romane Dicko a déjà prouvé qu’elle avait l’étoffe des plus grandes. Reste désormais à transformer l’essai, pour entrer définitivement dans la légende du judo français et mondial.