Dans l’obscurité d’une nuit marseillaise, les murs délabrés d’un immeuble squatté sont les seuls témoins d’un crime odieux. Une jeune femme, piégée par un prédateur rencontré sur internet, vient de vivre un véritable calvaire. Séquestrée des heures durant, violée à plusieurs reprises, elle a finalement réussi à s’enfuir au petit matin pour alerter la police. Un scénario glaçant qui, malheureusement, n’a rien d’exceptionnel dans les résidences insalubres des quartiers nord de la cité phocéenne, devenues de véritables zones de non-droit.
Squats : le nouveau fléau marseillais
Depuis plusieurs années, la multiplication des squats dans les copropriétés dégradées de Marseille est devenue un problème majeur. Selon les estimations, plusieurs milliers de personnes, souvent des migrants en situation irrégulière, occuperaient ainsi illégalement des logements vacants ou abandonnés. Une situation qui engendre de nombreuses nuisances pour les riverains et propriétaires, mais surtout un terreau fertile pour la délinquance et la criminalité.
Ils se promènent dans les couloirs avec des machettes
– Un résident du Campus à Marseille
Au sein de ces immeubles squattés, la loi du plus fort règne en maître. Trafics en tous genres, violences, dégradations… L’insécurité y est totale. Et parmi les occupants sans scrupules, certains n’hésitent pas à s’en prendre aux plus vulnérables.
Jeunes femmes en danger
Comme le souligne une source policière, les victimes de violences sexuelles dans ce contexte sont le plus souvent de jeunes femmes isolées et précaires, une proie facile pour des agresseurs sans foi ni loi. Beaucoup n’osent pas porter plainte, par peur des représailles ou de la honte. Celles qui franchissent le pas se heurtent souvent au manque de preuves et à la difficulté d’identifier et d’interpeller les coupables dans ces immeubles labyrinthiques.
Résidences à l’abandon
Pour beaucoup d’observateurs, cette situation intenable est la conséquence directe de l’inaction des pouvoirs publics face à la dégradation de nombreuses copropriétés marseillaises. Surpeuplées, insalubres, gangrenées par les impayés et les marchands de sommeil, elles constituent un biotope idéal pour les squatteurs et délinquants de tout poil.
- Plus de 40 000 logements potentiellement indignes à Marseille
- En moyenne 3 ans de procédure pour expulser des squatteurs
Malgré quelques opérations coup de poing médiatisées, la réponse pénale face à ces délits reste trop souvent insuffisante. Et tant que des mesures fortes ne seront pas prises pour assainir et sécuriser les lieux, tant que la justice ne se montrera pas intraitable avec les auteurs de violences sexuelles, d’autres drames comme celui vécu par cette jeune marseillaise risquent hélas de se reproduire.
Une ville à deux vitesses
Pourtant, Marseille n’est pas une ville où il fait bon vivre pour tout le monde. Si les quartiers sud et le centre-ville font l’objet de toutes les attentions, de rénovations et d’aménagements ambitieux, les quartiers nord semblent abandonnés à leur sort. Une fracture sociale et territoriale qui n’est pas nouvelle mais qui s’accentue d’année en année, laissant le champ libre aux trafiquants, squatteurs et prédateurs de toutes sortes.
On a l’impression que Marseille s’arrête à la Canebière
– Un habitant des quartiers nord
Face à ce constat alarmant, il est temps que les autorités prennent enfin la mesure du problème et agissent avec détermination pour restaurer la sécurité et la dignité dans ces quartiers laissés-pour-compte. Car derrière chaque fait divers sordide se cache un drame humain, une vie brisée. Et ça, aucune statistique ne peut en rendre compte.