Alors que les Jeux Olympiques de Paris 2024 battent leur plein, un vent de controverse souffle sur les épreuves de triathlon. Au cœur du scandale : la qualité de l’eau de la Seine, dans laquelle les athlètes ont dû s’élancer pour l’épreuve de natation. Malgré les efforts de la ville pour rendre le fleuve baignable, les témoignages des participants révèlent une réalité bien différente.
La Seine, un défi de taille pour les triathlètes
Si la victoire de la Française Cassandre Beaugrand a été saluée par tous, c’est dans la douleur que certains concurrents ont franchi la ligne d’arrivée. Jolien Vermeylen, triathlète belge de 38 ans, ne mâche pas ses mots :
J’ai bu beaucoup d’eau, donc on saura demain si je suis malade ou pas. Ça n’a pas le goût du coca-cola ou du sprite, évidemment. En nageant sous le pont, j’ai senti et vu des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser.
Jolien Vermeylen, triathlète belge
Un constat amer partagé par de nombreux athlètes, à l’image de l’Espagnole Anna Godoy Contreras, 17e de l’épreuve :
Je pense que la Fédération Internationale s’est un peu moquée de nous.
Anna Godoy Contreras, triathlète espagnole
Paris mise en cause, la santé des athlètes en jeu
Au-delà des désagréments ressentis pendant la course, c’est bien la question de la santé des participants qui est soulevée. Miriam Casillas Garcia, médecin et triathlète espagnole, pointe du doigt les manquements de l’organisation :
Ici, ils ont pensé davantage à la scène, à l’image, à la rendre belle et à la vendre dans la Seine, c’était en gros ‘je veux les Jeux de Paris depuis l’inauguration et rien n’a été pensé pour la santé des athlètes’.
Miriam Casillas Garcia, triathlète et médecin
Des accusations graves, qui remettent en question les priorités des organisateurs et l’héritage que laisseront ces Jeux tant attendus.
“Une honte”, “des clowns” : des mots forts qui résonnent
Si certains, à l’image du président Emmanuel Macron, se félicitent du “pari réussi” de la baignade dans la Seine, le sentiment est loin d’être partagé sur la ligne de départ. Jolien Vermeylen, déjà très critique sur la qualité de l’eau, enfonce le clou :
La Seine est sale depuis cent ans, alors ils ne peuvent pas dire que la sécurité des athlètes est une priorité. Ce sont des conneries.
Jolien Vermeylen, triathlète belge
Sa compatriote espagnole, Miriam Casillas Garcia, va plus loin encore en comparant les athlètes à des “clowns dans un cirque”. Des mots durs, qui traduisent le malaise ressenti par de nombreux concurrents face à ce qu’ils considèrent comme un manque de considération pour leur intégrité physique.
JO 2024 : Des questions en suspens et un héritage incertain
Alors que les épreuves de nage en eau libre doivent se tenir dans moins d’un an, la polémique autour du triathlon jette une ombre sur la suite de la compétition. Les organisateurs sauront-ils tirer les leçons de cette expérience et offrir aux athlètes des conditions de course optimales ? L’avenir nous le dira.
Une chose est sûre : au-delà des médailles et des exploits sportifs, c’est bien la santé et la sécurité des participants qui doivent rester la priorité absolue. Car sans athlètes en pleine possession de leurs moyens, il ne peut y avoir de véritables victoires.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 promettaient un héritage durable pour la ville et ses habitants. Reste à savoir si la baignade dans la Seine en fera partie, ou si elle restera comme un symbole amer d’une ambition démesurée. Les prochains mois seront décisifs pour restaurer la confiance des athlètes et du public dans la capacité de Paris à relever ce défi de taille.