Alors que la flamme olympique brille au-dessus du jardin des Tuileries, la question de l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024 se pose déjà. Au-delà de l’effervescence de l’événement, quelles traces durables laisseront ces JO dans le paysage parisien ? La maire de Paris Anne Hidalgo a exprimé sa volonté de conserver certains éléments emblématiques après la clôture des Jeux. Un souhait porteur de sens mais qui soulève aussi des enjeux patrimoniaux et urbanistiques.
La vasque olympique, une flamme éternelle ?
Véritable monument de la cérémonie d’ouverture, la vasque olympique et son ballon incandescent attirent chaque jour des milliers de visiteurs fascinés. Face à cet engouement, Anne Hidalgo souhaite que ce symbole fort reste ancré au cœur de Paris. Mais le jardin des Tuileries étant classé, la décision ne lui appartient pas seule et devra être négociée avec l’État. L’intégration d’un objet contemporain dans un site historique soulève des questions patrimoniales délicates.
Des anneaux olympiques géants à la postérité
Autres éléments spectaculaires, les anneaux géants accrochés à la tour Eiffel. Avec leurs 12 mètres de haut pour 29 de large, leur maintien représente un défi technique et esthétique. Mais leur valeur symbolique plaide en faveur d’une conservation, comme témoins de ce moment historique pour Paris. La maire envisage également de conserver les anneaux installés dans d’autres lieux comme l’aéroport de Roissy ou la Défense Arena.
Dix statues de femmes illustres dans l’espace public
Hommage aux grandes figures féminines, les dix statues dorées du tableau “Sororité” de la cérémonie pourraient trouver une place pérenne dans la capitale. Anne Hidalgo souhaite les installer le long de la rue de la Chapelle, dans un quartier récemment rénové. Un moyen de rééquilibrer la présence des femmes dans la statuaire parisienne. Reste à trouver une solution pour pérenniser ces sculptures éphémères en résine.
Quel héritage durable pour des Jeux éphémères ?
Au-delà de ces éléments emblématiques, c’est toute la question de l’héritage olympique qui est posée. Comment transformer l’éphémère en durable, donner du sens au gigantesque budget investi ? Les exemples du passé incitent à la prudence, entre sites obsolètes et coûts d’entretien.
Je voudrais que les Jeux de Paris laissent un héritage populaire, utile et durable aux Parisiens.
Anne Hidalgo, maire de Paris
Pour y parvenir, la mairie mise sur la reconversion des sites olympiques en équipements sportifs de proximité, la création de logements et l’aménagement d’espaces verts. Le village des athlètes deviendra un nouveau quartier mixte, les bassins serviront aux scolaires et clubs…
Mais au-delà des infrastructures, c’est peut-être dans la mémoire collective que se nichera le plus précieux héritage. Celui du souvenir d’un événement planétaire, d’un moment de communion et de célébration. Que certains vestiges deviennent des points de repère dans la ville en témoignage. Comme autant de médailles d’or dans le paysage de la ville lumière élevée, le temps d’un été, au rang de capitale olympique.
