À quelques jours du lancement des épreuves olympiques aquatiques dans la Seine, la polémique enfle autour de la qualité de l’eau. Malia Metella, médaillée d’argent du 50m nage libre à Athènes en 2004, a jeté un pavé dans la mare en affirmant sans détour : “Le lac Titicaca est plus propre que la Seine !” L’ancienne nageuse de haut niveau a refusé de se jeter à l’eau malgré les assurances répétées des organisateurs sur la sécurité sanitaire du fleuve.
Une prise de position choc à contre-courant
En déclarant publiquement son refus catégorique de nager dans la Seine, Malia Metella met les pieds dans le plat et ravive les doutes qui planent sur cet enjeu crucial des Jeux. Son témoignage de professionnelle aguerrie sonne comme un désaveu cinglant pour les autorités, qui n’ont eu de cesse de vanter les progrès réalisés pour rendre le fleuve parisien propre à la baignade le temps des compétitions.
“On veut me forcer à nager dans la Seine”, a-t-elle déclaré en rigolant au micro d’une émission. “Mais je vais vous dire, le lac Titicaca est plus propre que la Seine ! Je le sais. Et la Seine pour le moment je ne suis pas prête.”
Malia Metella, vice-championne olympique de natation
Un tacle appuyé qui fait écho aux craintes exprimées en coulisses par de nombreux participants. Beaucoup redoutent les risques sanitaires d’une exposition à une eau contaminée par les rejets d’eaux usées et les déchets. Les images peu ragoûtantes d’une Seine marron, charriant des détritus à chaque pluie un peu forte, ont fait le tour du monde et écorné l’image de Paris à l’international.
La santé des athlètes en question
Si les pouvoirs publics se veulent rassurants, brandissant des analyses d’eau sans cesse améliorées, le doute est difficile à dissiper. Des nageurs ont déjà contracté des infections et des problèmes gastriques après s’être entraînés dans le fleuve. Le spectre des athlètes malades, voire dans l’incapacité de concourir, plane au-dessus des épreuves.
Coline Gosselin, spécialiste du 10 km en eau libre, ne cache pas son appréhension : “Le parcours près des égouts me fait vraiment flipper. Si je tombe malade, c’est quatre ans de préparation pour rien.” Son entraîneur abonde : “On va leur faire avaler de la merde et après on compte les points ?”
Des mesures d’urgence insuffisantes ?
Face à la pression, les autorités tentent de corriger le tir à la hâte avec des mesures d’urgence :
- Nettoyage renforcé des berges et des grilles d’égouts
- Analyses quotidiennes des eaux
- Filets de protection anti-déchets
Mais ces ajustements de dernière minute arrivent-ils trop tard ? Le mal semble fait et la défiance bien installée. Pour beaucoup d’observateurs, ces controverses polluent l’ambiance à l’approche de Jeux censés être exemplaires sur le plan environnemental.
La sortie de Malia Metella ajoute une nouvelle ombre sur le tableau, à l’heure où les épreuves tests battent leur plein. Des images d’athlètes sortant de l’eau marron, le visage dégoûté, ne sont pas de nature à rassurer l’opinion. La qualité de l’eau, longtemps reléguée au second plan, s’impose comme l’un des enjeux majeurs et le talon d’Achille de ces “Jeux verts”.
Un coup dur pour l’image de Paris
Au delà de l’aspect sanitaire, c’est l’image de Paris comme ville hôte et capitale mondiale qui se trouve égratignée. Ville Lumière ou ville poubelle ? La Seine, vitrine rêvée devenue embarrassante, cristallise les défis environnementaux mal anticipés.
En refusant de cautionner la qualité du fleuve, Malia Metella renvoie les pouvoirs publics à leurs promesses non tenues. Un signal d’alarme de plus à quelques encablures d’un événement planétaire qui s’annonçait comme une grande fête du sport. La course contre la montre et contre la pollution est plus que jamais lancée pour nettoyer la Seine et redorer le blason terni de Paris.