C’est une scène d’une rare violence qui s’est déroulée mardi soir dans les rues habituellement calmes de Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis. Vers 22h, les riverains ont été alertés par une série de détonations. Sur place, les forces de l’ordre ont découvert le corps sans vie d’un homme de 48 ans, criblé de balles. Selon les premières constatations, l’arme utilisée serait un fusil d’assaut de type Kalachnikov, laissant présager un règlement de comptes sur fond de grand banditisme.
Une victime connue des services de police
L’identité de la victime, rapidement établie, a permis de lever le voile sur un lourd passé judiciaire. L’homme, quadragénaire, était en effet bien connu des services de police. Récemment sorti de prison, il aurait repris ses activités dans un milieu interlope, ce qui pourrait expliquer cette issue fatale.
Les tueurs en fuite
Malgré l’intervention rapide des secours, la victime n’a pas survécu à ses blessures. Touchée par au moins quatre projectiles au thorax et à l’abdomen, elle a succombé sur place. Les auteurs des tirs, eux, avaient déjà pris la fuite, abandonnant derrière eux une voiture en proie aux flammes, vraisemblablement utilisée pour leur funeste expédition et incendiée pour effacer toute trace.
C’était comme dans un film, raconte un témoin encore sous le choc. On a entendu une rafale de tirs, puis des crissements de pneus. Quand on est sortis voir, il y avait cet homme à terre, baignant dans son sang. C’était un vrai carnage.
– Un riverain
Une enquête ouverte, de nombreuses zones d’ombre
Face à la gravité des faits, le parquet a rapidement saisi la brigade criminelle. Les enquêteurs vont devoir démêler l’écheveau de ce qui apparaît d’ores et déjà comme un règlement de comptes sur fond de grand banditisme. De nombreuses zones d’ombre demeurent, à commencer par le mobile précis du crime et l’identité des tueurs, activement recherchés.
- Que faisait la victime, tout juste sortie de détention, à Livry-Gargan ce soir-là ?
- Avait-elle été attirée dans un guet-apens ou suivie à son insu ?
- Le choix de l’arme, une Kalachnikov, suggère-t-il des liens avec le crime organisé ?
Autant de questions auxquelles les limiers de la Crim’ vont devoir s’atteler, dans une course contre la montre pour interpeller les suspects avant qu’ils ne s’évaporent dans la nature.
Sidération et inquiétude des riverains
Dans ce quartier paisible de Seine-Saint-Denis, c’est la consternation qui prédomine au lendemain du drame. Peu habitués à une telle éruption de violence, les habitants oscillent entre incrédulité et angoisse.
On n’est pas dans un quartier sensible ici, s’offusque une mère de famille. Voir débarquer des types armés jusqu’aux dents qui tirent en pleine rue, ça fait froid dans le dos. On se demande où va le monde…
– Une habitante du quartier
Au-delà de la sidération, c’est aussi l’insécurité qui est pointée du doigt. Car si le mode opératoire et le profil de la victime laissent à penser qu’il s’agit d’un différend entre voyous, l’idée que de telles armes puissent circuler et être utilisées en pleine rue a de quoi inquiéter.
Ce fait divers aussi brutal que spectaculaire remet en lumière la persistance de zones de non-droit aux portes de la capitale, et la nécessité pour les autorités d’endiguer les trafics d’armes qui gangrènent certains quartiers. À Livry-Gargan, désormais ville endeuillée, il est à craindre que le bruit des Kalachnikovs ne résonne encore longtemps dans les mémoires. Les habitants attendent des réponses, et surtout des actes, pour que leur cadre de vie ne devienne pas un nouveau Far West.
L’enquête, qui ne fait que commencer, aura la lourde tâche de faire toute la lumière sur ce règlement de comptes aussi sanglant qu’inquiétant. En attendant, la psychose s’installe et les langues se délient, chacun y allant de son hypothèse ou de son témoignage sur un quartier qui semblait jusqu’alors épargné par ce déchaînement de violence. Une chose est sûre : Livry-Gargan vient de basculer dans une autre dimension, celle d’une guerre des gangs qui ne dit pas son nom mais fait déjà ses premières victimes collatérales, la tranquillité et l’insouciance d’hier.