C’est sous les clameurs de l’Arena La Défense que les relayeurs français du 4×200 m ont signé un véritable exploit ce matin en se qualifiant pour la grande finale des Jeux Olympiques de Paris 2024. Hadrien Salvan, Amazigh Yebba, Yann Le Goff et Roman Fuchs ont réalisé une course époustouflante, bouclant la distance en 7 min 05 sec 61, le troisième meilleur chrono des séries.
Une performance héroïque qui leur ouvre les portes de la course au podium prévue ce soir à 22h01 et fait vibrer tout un pays derrière son équipe de natation tricolore. Car au-delà de la prouesse chronométrique, c’est la manière qui impressionne : partis en retrait, les Bleus ont effectué une folle remontée, portés par l’énergie du public, pour arracher in extremis leur ticket pour la finale tant espérée.
Un relais français en mission
Après des années de disette, la natation française retrouve des couleurs et c’est ce relais 4×200 m qui incarne ce renouveau. Emmené par une génération talentueuse et ambitieuse, il a su se transcender pour se hisser parmi les meilleures nations mondiales.
Un symbole fort dans ces Jeux Olympiques à domicile, où les attentes et la pression sont décuplées. Mais loin de s’en effrayer, les relayeurs tricolores semblent au contraire galvanisés par l’événement. Comme l’explique Yann Le Goff :
On sait qu’on porte les espoirs de tout un pays et ça nous pousse à nous dépasser. L’objectif est clair : monter sur le podium ce soir et faire résonner la Marseillaise !
Yann Le Goff, membre du relais 4×200 m
Suspendu aux garçons de l’eau
Si les Britanniques partent favoris après avoir dominé les séries en 7’05″11, les Bleus comptent bien jouer les trouble-fêtes et s’inviter sur la boîte. Ils pourront compter sur le soutien inconditionnel du public français, attendu en masse ce soir pour pousser ses GarçonsBois dans la Pampa, comme on les surnomme dans le bassin.
- 7’05″11 pour la Grande-Bretagne
- 7’05″57 pour les États-Unis
- 7’05″61 pour la France
Un engouement qui en dit long sur la dimension prise par ce relais, devenu en quelques années le nouveau chouchou du public. Il faut dire que leur parcours force le respect et l’admiration. Alors pourquoi pas le conte de fées jusqu’au bout, avec une médaille olympique à la clé ? Réponse dans quelques heures…
La der’ de Marchand ?
Leur plus gros défi sera de faire sans Léon Marchand, sensation de ces JO mais déjà bien occupé avec les demi-finales du 200 m papillon et du 200 m brasse à enchaîner. Un défi inédit qu’il a décidé de relever malgré la difficulté, quitte à mettre de côté le relais pour aller chercher deux médailles individuelles.
Un choix fort mais assumé par le prodige français qui disputera peut-être là ses derniers JO. À seulement 21 ans, Marchand a déjà fait savoir qu’il envisageait de raccrocher après Paris 2024 pour se consacrer à ses études. Une annonce qui a secoué le petit monde de la natation.
Rien n’est encore acté mais effectivement, je pense de plus en plus à passer à autre chose après les Jeux. J’ai envie de vivre pleinement ma vie de jeune adulte, de profiter de ma famille et mes amis. On verra mais c’est une possibilité.
Léon Marchand
D’où l’importance pour le relais 4×200 m de briller sans sa locomotive et montrer que même orpheline de sa star, la natation tricolore a de beaux jours devant elle. Le début d’une nouvelle ère ? Possible. En attendant, c’est une médaille et une place dans l’histoire que visent Salvan, Yebba, Le Goff et Fuchs. Allez les Bleus !
