À quelques jours du lancement des épreuves olympiques de triathlon dans la Seine, c’est la douche froide pour les organisateurs des JO de Paris 2024. En effet, les récentes et abondantes précipitations ont significativement dégradé la qualité de l’eau du fleuve parisien, au point de contraindre l’annulation pure et simple de l’ultime entraînement prévu ce lundi matin pour les triathlètes.
La Seine, ce fleuve capricieux
Après un report dimanche, la Fédération internationale de triathlon a dû se résoudre à annuler l’entraînement du lundi matin, jugeant que les niveaux de qualité de l’eau de la Seine ne présentaient pas “les garanties suffisantes”. Une situation préoccupante à la veille du coup d’envoi de l’épreuve masculine, censée partir à 8 heures ce mardi du pont Alexandre-III.
Au cœur du problème, deux familles de bactéries bien connues des Parisiens : Escherichia coli et les entérocoques intestinaux. Leur concentration, directement liée aux précipitations qui lessivent les sols et drainent les eaux usées dans le fleuve, dicte la baignabilité de l’eau. Un enjeu crucial pour la santé des athlètes, qui pourraient tomber malade au simple contact de l’eau.
Paris et les JO, le pari de la Seine
Pourtant, la maire de Paris, Anne Hidalgo, n’avait pas hésité à se jeter à l’eau le 17 juillet dernier, pour promouvoir la baignade dans la Seine à horizon 2024. Un défi ambitieux et symbolique pour la capitale, qui n’avait plus vu de nageurs dans son fleuve depuis 1923 !
Il était important de montrer qu’on pouvait se baigner dans la Seine pour les JO. C’est un moment historique, d’émotion et de fierté.
– Anne Hidalgo, maire de Paris
Mais voilà, dame nature est venue rappeler à la maire de Paris et aux organisateurs des JO 2024 que la Seine restait un fleuve capricieux et imprévisible. Les orages à répétition de ces derniers jours ont eu raison de la qualité de l’eau, malgré les importants travaux entrepris ces dernières années pour dépolluer le fleuve parisien.
L’incertitude jusqu’au dernier moment
Les athlètes et leurs staffs restent donc dans l’expectative à quelques heures du départ de l’épreuve olympique de triathlon. Les derniers prélèvements seront scrutés avec une immense attention ce lundi soir, pour déterminer si oui ou non, les triathlètes pourront s’élancer dans une Seine au débit soutenu et à la propreté incertaine.
Un véritable casse-tête pour les organisateurs, qui doivent composer avec les caprices de la météo et les exigences sanitaires et sportives. Si la compétition venait à être annulée ou déplacée, ce serait un coup dur pour l’image de Paris et de ses Jeux, qui ont fait de la Seine un symbole fort de leur ancrage environnemental et patrimonial.
Reste à espérer que la pluie cesse et que la Seine retrouve rapidement un visage plus accueillant pour ces sportifs venus du monde entier réaliser leur rêve olympique. Un rêve qui pourrait bien se transformer en cauchemar aquatique pour les organisateurs en cas de nouvelle dégradation de la qualité de l’eau dans les prochaines heures. Le suspense reste entier.