À quelques jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024, la ville de Nantes s’apprête à vivre un match de football pas comme les autres. Mardi 30 juillet, à 21h, le stade de la Beaujoire accueillera la rencontre entre Israël et le Japon, une affiche qui promet d’être la plus surveillée des huit matchs olympiques organisés dans la cité des ducs.
Un contexte tendu autour des sportifs israéliens
Cette vigilance policière accrue s’explique par le contexte particulièrement tendu entourant la venue des athlètes israéliens en France pour ces JO. Plusieurs voix se sont en effet élevées ces derniers mois pour contester leur participation, à l’image du député LFI Thomas Portes déclarant en juin dernier que « la délégation israélienne n’est pas la bienvenue à Paris ».
Une prise de position vivement critiquée par le gouvernement et une large partie de la classe politique, mais révélatrice des passions que suscite le conflit israélo-palestinien en France. D’autant que Nantes, bastion historique de l’extrême-gauche et des mouvements antifascistes, a été le théâtre de plusieurs manifestations de soutien à la Palestine ces derniers mois, réunissant jusqu’à 1 500 personnes.
Des risques de débordements pris très au sérieux
Face à ce climat inflammable, les autorités ont décidé de prendre les devants en mettant en place un dispositif de sécurité musclé pour le match de mardi soir. « La vigilance sera maximale pour assurer la protection des joueurs israéliens et éviter tout débordement », confie une source policière au Figaro, précisant que des menaces et provocations ont déjà été repérées sur les réseaux sociaux.
Conformément aux consignes du ministère de l’Intérieur, la délégation israélienne sera placée sous très haute protection, avec la création d’une bulle de sécurité 24h/24 autour d’elle. Quant au périmètre du stade, il fera l’objet d’une surveillance étroite avec l’interdiction de tout rassemblement revendicatif du 26 juillet au 11 août.
Un match test pour les forces de l’ordre
Pour assurer ce déploiement exceptionnel, ce sont près de 350 policiers et gendarmes qui seront mobilisés spécifiquement pour cette rencontre classée à haut risque, en plus des 400 agents de sécurité privée déjà prévus. « Le match Israël-Japon sera un véritable test pour nous », souligne un responsable de la police. « Nous serons sur le qui-vive mais l’objectif est que tout se déroule dans le calme, pour ne pas gâcher la fête des JO ».
À 4 jours du coup d’envoi, les forces de l’ordre nantaises sont donc sur les starting-blocks, espérant que l’enjeu sportif primera sur les considérations géopolitiques le temps d’une soirée. Une gageure à l’heure où le sport semble plus que jamais pris en otage par les tensions du monde. Verdict mardi soir dans un stade de la Beaujoire sous haute surveillance.
