Dans les rues de Paris et de Seine-Saint-Denis, un homme de 34 ans était accusé d’avoir ciblé des personnes âgées vulnérables pour leur voler leur carte bancaire et leur code à des distributeurs automatiques, par la ruse et la tromperie. Mais contre toute attente, Marouane M. vient d’être relaxé par le tribunal pour un vice de procédure. Une décision qui soulève des questions, étant donné le lourd passé judiciaire de cet homme.
Les faits reprochés à Marouane
Marouane est suspecté d’avoir commis au moins 6 vols à la « détourne » depuis 2020, principalement au préjudice de seniors. Son mode opératoire : engager la conversation avec ses victimes au distributeur, les distraire et prétendre qu’il faut vite retaper le code au risque de voir la carte avalée. L’astuce lui permettrait ainsi de dérober subtilement la carte et son code.
Grâce à un minutieux travail d’enquête, la sûreté territoriale de Paris a pu remonter jusqu’à lui, en recoupant les images de surveillance des banques et la géolocalisation de son téléphone portable. Marouane venait de sortir de prison à peine 10 jours avant son interpellation, déjà pour des faits similaires.
Un suspect en grande précarité
À la barre, ce Parisien vivotant chez sa mère reconnaît partiellement les faits, sans pouvoir les dater précisément. Il explique passer à l’acte par besoin d’argent, étant dans l’incapacité de travailler à cause de sa situation administrative irrégulière depuis 12 ans. Il avoue aussi être addict aux jeux d’argent.
Son casier judiciaire comporte déjà 15 condamnations, un parcours qui interroge sur l’efficacité de notre système pénal à prévenir la récidive. Pourtant, c’est bien un vice de procédure qui a conduit le tribunal à prononcer sa relaxe, au bénéfice du doute.
Les limites de la justice face à la délinquance récidiviste
Ce fait divers met en lumière les failles dans la prise en charge des multirécidivistes comme Marouane. Malgré de lourdes présomptions, il ressort libre du tribunal pour un détail de procédure, sans que sa situation personnelle, source de son passage à l’acte, n’ait été traitée.
«C’est la loi, le respect de la procédure pénale, qui impose parfois ce genre de décision, aussi frustrante soit-elle pour les victimes et la société», commente une source judiciaire.
Au-delà de ce cas individuel, cette affaire invite à repenser en profondeur notre politique pénale et pénitentiaire, pour mieux prévenir les délits sériels. Des peines plus adaptées, davantage de moyens pour la réinsertion et un meilleur suivi des sortants de prison s’imposent, pour éviter que des profils comme Marouane ne sombrent dans une spirale sans fin, entre détention et récidive.
