C’est un véritable coup dur que vient de subir le sulfureux groupe de mercenaires russes Wagner au Mali. Alors qu’ils tentent depuis 2021 d’étendre leur influence dans ce pays sahélien en proie à une grave crise sécuritaire, les hommes de Wagner ont essuyé ces derniers jours leur revers le plus cinglant à ce jour. Si le bilan exact reste encore incertain, il s’annonce d’ores et déjà très lourd, tant sur le plan humain que symbolique pour la milice privée.
Une embuscade meurtrière dans le nord du Mali
Tout a commencé le 20 juillet dernier, lorsqu’une colonne de plus de 20 véhicules transportant plus de 80 mercenaires russes et des hommes des Forces armées maliennes (FAMa) a quitté la ville de Kidal, véritable “capitale” de la région septentrionale du pays. Leur mission : mener une opération de reconnaissance le long de la frontière algérienne, en direction de la localité de Tin Zaouatine.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu pour les miliciens de Wagner. Tombés dans une embuscade tendue par des combattants touareg, ils ont subi de lourdes pertes lors de violents affrontements. Des sources locales font état de plusieurs dizaines de tués côté russe, dont au moins un commandant. Un bilan qui reste à confirmer mais qui constituerait un coup très dur pour le groupe.
Wagner, un acteur controversé au Sahel
L’arrivée des mercenaires russes au Mali en 2021, à l’appel de la junte militaire au pouvoir, avait suscité de vives inquiétudes dans la communauté internationale. Accusé de multiples exactions et violations des droits de l’homme dans les pays où il est déployé, le groupe Wagner est notamment pointé du doigt pour ses méthodes brutales et son opacité.
Wagner est connu pour ne pas faire dans la dentelle. Leur présence au Mali risque d’aggraver une situation déjà très tendue.
– Un diplomate occidental en poste au Sahel
Au Mali, leur déploiement est venu combler le vide laissé par le départ des forces françaises de l’opération Barkhane, sur fond de dégradation des relations entre Paris et Bamako. Mais leur bilan après deux ans de présence reste pour le moins mitigé, voire préoccupant.
Un revers lourd de conséquences
Au-delà du lourd bilan humain, cette embuscade constitue un revers cuisant pour Wagner et son modèle d’intervention. Elle met en lumière les limites de leur approche et de leurs capacités face à des adversaires déterminés connaissant parfaitement le terrain, comme les rebelles touareg.
- Une remise en question du rapport de force
- Un coup dur pour le prestige de Wagner
- Des interrogations sur l’efficacité réelle de leur engagement
Cet échec cinglant intervient également dans un contexte de fortes tensions au sein du groupe, suite à la rébellion avortée de son fondateur Evgueni Prigojine en Russie en juin dernier. Un épisode qui a fragilisé Wagner et suscite des interrogations sur son avenir et sa cohésion interne.
Quel impact sur la situation au Sahel ?
Difficile pour l’heure de mesurer les conséquences de ce revers sur l’engagement de Wagner au Mali et plus largement au Sahel. Le groupe, réputé pour sa résilience, tentera sans doute de vite réagir pour effacer cet affront et démontrer qu’il conserve toute sa capacité de nuisance.
Mais cet épisode souligne une fois de plus la complexité et les risques d’une stratégie reposant sur ces acteurs privés pour tenter de stabiliser la région. Alors que les défis sécuritaires restent immenses au Sahel, la communauté internationale devra plus que jamais favoriser des solutions politiques inclusives. Car seules celles-ci seront en mesure d’apporter une paix durable dans cette zone troublée.
