Dans un geste diplomatique sans précédent, des représentants de la Turquie et de l’Arménie se réuniront demain à leur frontière commune pour discuter de mesures visant à renforcer la confiance mutuelle. Cette rencontre, confirmée par les ministères des Affaires étrangères des deux pays, marque une étape cruciale dans le processus de normalisation des relations entamé fin 2021.
Une frontière fermée depuis 1993
Les relations entre Ankara et Erevan sont gelées depuis près de 30 ans, la Turquie ayant fermé sa frontière avec l’Arménie en 1993 en soutien à l’Azerbaïdjan lors de la première guerre du Haut-Karabakh. Malgré quelques tentatives de rapprochement, le contentieux historique autour de la question du génocide arménien de 1915 et les tensions récurrentes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont longtemps empêché toute avancée significative.
Un dégel progressif depuis 2021
Cependant, la donne semble avoir changé depuis la fin de la deuxième guerre du Haut-Karabakh en novembre 2020. Conscients de la nécessité de stabiliser la région, Ankara et Erevan ont nommé fin 2021 des émissaires chargés de la normalisation de leurs relations bilatérales. Depuis, quatre rencontres ont eu lieu à Moscou et à Vienne pour préparer le terrain à un éventuel rapprochement.
Certaines mesures de confiance susceptibles de voir le jour entre les deux pays seront discutées.
– Öncü Keçeli, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères
L’enjeu de l’ouverture des frontières
Si la rencontre de demain se déroule comme prévu des deux côtés de la frontière à Margara (Alican en turc), elle pourrait ouvrir la voie à une réouverture progressive des postes-frontières entre les deux pays. Selon les médias turcs, la frontière pourrait dans un premier temps être ouverte aux ressortissants des pays tiers, avant de l’être à tous.
Pour l’Arménie, qui a récemment rénové ses infrastructures frontalières, il s’agit d’une opportunité de désenclaver son économie et de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Géorgie et de l’Iran pour ses échanges commerciaux. La Turquie y voit quant à elle un moyen de renforcer son influence régionale et de favoriser un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, comme l’a souligné le président Recep Tayyip Erdogan en septembre dernier.
Des obstacles persistants
Malgré ces avancées encourageantes, le chemin vers une pleine normalisation des relations turco-arméniennes reste semé d’embûches. La question de la reconnaissance du génocide arménien, niée par Ankara, demeure un point de friction majeur. De même, les tensions récurrentes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, allié inconditionnel de la Turquie, pourraient à tout moment faire dérailler le processus.
Néanmoins, la dynamique enclenchée depuis 2021 semble porter ses fruits. Sous l’égide des États-Unis, l’Arménie et l’Azerbaïdjan seraient “proches” d’un accord de paix, selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Un tel développement ne manquerait pas d’avoir des répercussions positives sur les relations entre Ankara et Erevan.
Vers une nouvelle ère ?
Si les discussions de demain aboutissent à des mesures concrètes, elles pourraient marquer le début d’un dégel durable entre ces voisins longtemps ennemis. Une normalisation des relations turco-arméniennes aurait des répercussions géopolitiques majeures, en contribuant à la stabilité et à la prospérité de toute la région du Caucase du Sud.
Reste à savoir si Ankara et Erevan sauront surmonter les obstacles sur la voie de la réconciliation. La rencontre de demain sera à cet égard un test déterminant de leur volonté politique. Si elle se déroule comme prévu, elle pourrait bien marquer un tournant historique dans les relations entre ces deux pays si longtemps divisés par l’histoire et la géopolitique.
Malgré ces avancées encourageantes, le chemin vers une pleine normalisation des relations turco-arméniennes reste semé d’embûches. La question de la reconnaissance du génocide arménien, niée par Ankara, demeure un point de friction majeur. De même, les tensions récurrentes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, allié inconditionnel de la Turquie, pourraient à tout moment faire dérailler le processus.
Néanmoins, la dynamique enclenchée depuis 2021 semble porter ses fruits. Sous l’égide des États-Unis, l’Arménie et l’Azerbaïdjan seraient “proches” d’un accord de paix, selon le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Un tel développement ne manquerait pas d’avoir des répercussions positives sur les relations entre Ankara et Erevan.
Vers une nouvelle ère ?
Si les discussions de demain aboutissent à des mesures concrètes, elles pourraient marquer le début d’un dégel durable entre ces voisins longtemps ennemis. Une normalisation des relations turco-arméniennes aurait des répercussions géopolitiques majeures, en contribuant à la stabilité et à la prospérité de toute la région du Caucase du Sud.
Reste à savoir si Ankara et Erevan sauront surmonter les obstacles sur la voie de la réconciliation. La rencontre de demain sera à cet égard un test déterminant de leur volonté politique. Si elle se déroule comme prévu, elle pourrait bien marquer un tournant historique dans les relations entre ces deux pays si longtemps divisés par l’histoire et la géopolitique.