À trois ans des Jeux olympiques de Paris 2024, la sabreuse française Sara Balzer, actuelle n°1 mondiale, livre un témoignage sans filtre. Entre la quête de l’or olympique et la pression qui l’accompagne, l’athlète de 25 ans nous ouvre les portes de son monde, fait de doutes, de travail et d’ambition.
Un statut de favorite assumé mais pesant
Devenir n°1 mondiale en 2023 n’était pas prévu pour Sara Balzer. Pourtant, sa première victoire en mars dernier a tout changé. « Ça faisait un moment que j’étais régulière en quarts de finale, sur le podium, mais jamais en finale », confie-t-elle. Un déclic psychologique qui lui a permis de se libérer et d’enchaîner les succès, même si le doute n’est jamais loin.
J’ai désormais un autre état d’esprit, une autre manière de penser. […] Mais je suis quelqu’un qui stresse beaucoup. Je n’ai pas une confiance absolue en moi, même quand je gagne.
– Sara Balzer, sabreuse française n°1 mondiale
De Tokyo à Paris, la mue d’une championne
Aux JO de Tokyo en 2021, Sara Balzer était déjà dans une dynamique parisienne. Médaillée d’argent par équipe, elle a observé avec attention la compétition individuelle, « pour prendre un maximum d’informations, ressentir l’intensité de cet événement ». Une expérience formatrice qui lui servira en 2024, même si elle sait que vivre les Jeux en tant qu’athlète sera différent.
L’image de l’Ukrainienne Olga Kharlan, grande favorite, éliminée d’entrée à Tokyo, l’a marquée. « Je me suis promis une chose : je vais peut-être perdre mais pas comme ça ! Lors de ces Jeux, même si l’objectif est clairement l’or, j’ai envie de m’exprimer librement. »
L’ombre de la concurrence et de l’arbitrage
Si Sara Balzer fait figure de favorite, elle devra composer avec une rude concurrence, à commencer par sa compatriote Manon Apithy-Brunet, n°2 mondiale. Les deux tireuses ont l’habitude d’alterner entre rivalité individuelle et cohésion par équipe, où elles visent également l’or. « On peut toujours se surprendre l’une l’autre », glisse Sara Balzer avec malice.
Autre enjeu pour la sabreuse tricolore : faire abstraction de l’arbitrage, parfois décrié dans son sport. « J’essaie vraiment de ne pas prendre les choses personnellement. Si je commence à être énervée sur l’arbitrage, c’est qu’il y a quelque chose d’autre et ça ressort comme ça. » Une maturité qui pourrait faire la différence dans la quête de la médaille d’or.
Vers un rêve doré à Paris
À un an du rendez-vous olympique, Sara Balzer ne cache pas son impatience mais aussi ses craintes. « Je fais partie des favorites […] Cette confiance que j’ai me permettra peut-être de mieux gérer cet événement. » Un événement qu’elle espère vivre pleinement, portée par le public français, sans se laisser submerger par la pression.
J’ai peur, comme en individuel, ne pas réussir à atteindre nos objectifs. J’avais besoin de leur dire ce que je ressens.
– Sara Balzer, à propos de l’épreuve par équipe
Un témoignage sincère qui montre toute la détermination mais aussi l’humanité de Sara Balzer. À 25 ans, la sabreuse française a encore de belles années devant elle, mais c’est bien à Paris en 2024 qu’elle espère entrer dans la légende de son sport. Un rêve doré pour lequel elle est prête à tout donner.
