La cérémonie d’ouverture grandiose des Jeux Olympiques de Paris 2024 restera dans les mémoires. Mais pas uniquement pour les raisons espérées par les organisateurs. En effet, un tableau vivant reconstituant la célèbre Cène de Léonard de Vinci, avec des drag queens grimées à la place des apôtres, a déclenché une vive polémique. L’Église catholique crie au scandale et dénonce une “profanation” et un “blasphème” dans ce show signé Thomas Jolly.
Un “blasphème” qui passe mal
Parmi les 10 000 artistes ayant défilé sur la Seine vendredi soir, un groupe a particulièrement fait réagir en rejouant le célèbre tableau de la Cène. Mais Jésus et ses apôtres étaient cette fois interprétés par des drag queens haute en couleurs et perruques extravagantes. Un choix artistique provocateur qui est loin d’avoir fait l’unanimité.
Pour l’Église catholique, c’est un coup de poignard en plein cœur. Monseigneur Emmanuel Gobilliard, évêque délégué aux JO, a exprimé sa vive réprobation. Invité de l’émission Bienvenue aux Jeux sur Le Figaro, il n’a pas mâché ses mots :
Je me suis senti profondément blessé quand j’ai vu la Cène et je suis blessé de la blessure de tous les chrétiens, y compris les sportifs, qui se sont sentis rejetés.
Mgr Emmanuel Gobilliard, évêque délégué aux JO
Si l’homme d’Église reconnaît un “droit au blasphème”, il estime que ce genre de représentation aurait plutôt sa place “au théâtre ou dans un spectacle”, mais pas lors d’un événement censé “inclure et pacifier” comme la cérémonie des JO.
Une charte olympique bafouée ?
Mgr Gobilliard souligne d’ailleurs que la charte olympique demande explicitement que ne soit pas exprimée d’opinion politique, idéologique ou religieuse lors des cérémonies. Un point que le metteur en scène Thomas Jolly semble avoir allègrement ignoré, au risque de blesser une partie des athlètes et spectateurs.
L’évêque regrette qu’avec une telle représentation, “on sait qu’on va blesser” :
Des athlètes ont été blessés juste avant leur compétition.
Mgr Emmanuel Gobilliard
L’art doit-il choquer à tout prix ?
Au-delà de l’Église, cette séquence interroge sur les limites de la liberté artistique et de la provocation. Pour créer l’événement et marquer les esprits, faut-il absolument choquer, quitte à heurter les croyances d’une partie de la population mondiale réunie pour célébrer le sport ?
Une question épineuse à laquelle artistes et organisateurs devront répondre, pour des Jeux qui se veulent rassembleurs et festifs. Car au lendemain des festivités, le tableau de la discorde risque de laisser une image bien amère. Celle d’une cérémonie grandiose qui aurait pu fédérer, sans ce geste de trop.
Un coup de com’ raté
Provocation assumée ou dérapage involontaire ? Une chose est sûre, les organisateurs ont signé là un sacré coup de com’, mais pas forcément celui escompté. Les JO de Paris 2024 aspiraient à laisser une trace par leur audace et leur inventivité. Ils le feront finalement peut-être plus par la polémique suscitée autour de cette Cène très spéciale. Reste désormais à se recentrer sur le sport et l’unité, les vraies valeurs de l’olympisme.