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Donald Trump : Sécurité Renforcée pour Ses Prochains Meetings

Donald Trump défie les menaces et annonce le retour de ses grands meetings en plein air, malgré les inquiétudes pour sa sécurité. Le Secret Service promet une protection renforcée, mais la polémique enfle sur les risques encourus par l'ex-président, cible d'une tentative d'assassinat il y a deux semaines...

Rien n’arrête Donald Trump. Pas même une tentative d’assassinat. Deux semaines seulement après avoir été blessé par balle lors d’un meeting en Pennsylvanie, le bouillonnant candidat républicain à la présidentielle américaine de 2024 a annoncé ce samedi qu’il reprenait sa campagne tambour battant, avec le retour des grands meetings en plein air. Et tant pis pour les risques.

« Personne ne devrait empêcher ou entraver la liberté d’expression ou de rassemblement », a martelé l’ex-président sur son réseau social Truth Social. Un message on ne peut plus clair, en réponse aux recommandations du Secret Service, le service d’élite chargé de sa protection, qui lui avait suggéré de privilégier désormais les salles fermées pour ses réunions publiques.

Le spectre de l’attentat

Il faut dire que le choc du 13 juillet est encore dans tous les esprits. Ce soir-là, en plein discours dans la ville de Yock, un homme de 20 ans avait ouvert le feu sur Donald Trump depuis le toit d’un immeuble distant d’environ 150 mètres. Une balle avait effleuré l’oreille droite du tribun, le blessant légèrement, tandis que deux spectateurs étaient grièvement touchés par d’autres projectiles. L’assaillant, un certain Thomas Matthew Crooks, avait été abattu par la police.

Un drame qui a relancé le débat sur la sécurité du turbulent milliardaire, cible de nombreuses menaces et déjà victime de plusieurs incidents, comme ce jet de tomates à Las Vegas en avril ou cette tentative d’agression au couteau déjouée in extremis à Miami en février. Mais l’intéressé, fidèle à son image de dur à cuire, refuse de céder à la pression et de se terrer.

Le Secret Service mis en cause

Pour autant, Donald Trump n’en a pas moins obtenu des garanties sur le renforcement de son dispositif de protection. « Le Secret Service a accepté d’intensifier considérablement ses opérations », a-t-il assuré sur Truth Social. Une annonce qui sonne comme un désaveu pour l’agence gouvernementale, vertement critiquée depuis l’attentat raté du 13 juillet.

Lors d’une récente audition au Congrès, la directrice Kimberly Cheatle a dû reconnaître des failles majeures ce soir-là, comme l’absence de détecteurs de métaux à l’entrée du meeting ou le mauvais positionnement des agents chargés de surveiller les toits environnants. Des aveux en forme de mea culpa, qui lui ont valu une avalanche de reproches des élus.

Vous avez failli à votre mission. Protéger le président est votre seule et unique priorité. Quand allez-vous enfin faire votre travail ?

L’élue démocrate Alsha Ramus, lors de l’audition au Congrès

Meetings à haut risque

Reste à savoir si le retour en fanfare de Donald Trump dans l’arène des meetings ne va pas s’accompagner d’une nouvelle flambée de violences. Car le tribun conservateur, par ses diatribes incendiaires contre les élites, les médias ou les immigrés, a le don de chauffer à blanc ses partisans, tout en attisant la haine de ses contempteurs.

Un cocktail explosif, comme l’a montré l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021 par des hordes de trumpistes fanatisés, persuadés que l’élection avait été « volée » à leur champion. Depuis, l’ex-président n’a cessé de jeter de l’huile sur le feu, agitant des théories du complot, criant à la persécution politique et appelant ses troupes à se “battre” contre un supposé “État profond” qui chercherait à l’abattre.

Avec la reprise des meetings en plein air, Donald Trump et le Secret Service jouent donc à quitte ou double. Car le moindre incident, la moindre faille dans un dispositif de sécurité déjà perméable par le passé, pourrait avoir des conséquences catastrophiques et alimenter un peu plus le cycle de la violence politique. Un scénario du pire qui semble pourtant ne pas effrayer outre mesure le principal intéressé.

Un pari très politique

Il faut dire que pour Donald Trump, la reprise des meetings XXL est un impératif absolu, à un peu plus d’un an de la présidentielle. Malgré les risques, impossible pour lui de faire une croix sur ces grand-messes qui ont fait son succès en 2016 et qui restent sa marque de fabrique politique, par leur esthétique aussi bien que par leur contenu.

Debout sur une immense scène, micro en main, chemise blanche et cravate rouge, Donald Trump y déroule pendant des heures son propos fleuve, sorte de tapis de bombes verbales mêlant attaques ad hominem, intox, provocation et tirades populistes. Une logorrhée qui galvanise des foules compactes de plusieurs dizaines de milliers de personnes, prêtes à en découdre avec «le système».

Chiffres clés des meetings de Donald Trump

  • 323 meetings tenus pendant la campagne 2016
  • Plus de 1,4 million de participants au total
  • Durée moyenne d’un discours : 1h15
  • Affluence record : 30 000 personnes à Mobile (Alabama) en 2015

Malgré les mises en garde, Donald Trump sait donc qu’il ne peut pas se passer de ces défouloirs cathartiques, au risque de casser sa dynamique de campagne et de démobiliser ses supporters les plus farouches. C’est là, dans la communion fusionnelle des meetings, que se soude la “base”, ce socle électoral dont il ne peut se couper.

Voilà pourquoi le tribun persiste et signe. Tant pis pour les risques et la sécurité défaillante. La priorité est ailleurs, dans la reconquête de la Maison-Blanche. Un objectif auquel Donald Trump semble prêt à tout sacrifier. Même sa propre vie ?

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