Un acte de sabotage d’une ampleur inédite a frappé le réseau ferroviaire français dans la nuit de jeudi à vendredi, en plein début du grand chassé-croisé estival. Des câbles de fibre optique indispensables à la sécurité et la signalisation ont été sectionnés et incendiés en plusieurs points névralgiques, paralysant le trafic des TGV sur les axes Atlantique, Nord et dans une moindre mesure l’Est du pays. Une attaque coordonnée et manifestement bien préparée, qui n’a pour l’heure pas été revendiquée mais vient ternir le lancement des festivités pour les JO de Paris 2024 alors que de nombreux voyageurs devaient rallier la capitale.
Une pagaille monstre dans les gares
Vendredi matin, c’est la stupeur et la détresse qui dominaient parmi les milliers de passagers bloqués dans les grandes gares parisiennes. Entre incompréhension, colère et système D, chacun tentait tant bien que mal de trouver une solution pour poursuivre son trajet vers les lieux de vacances. Les voyageurs ayant réservé sur les lignes les plus touchées comme l’Atlantique devaient prendre leur mal en patience, avec seulement 1 TGV sur 3 en circulation et jusqu’à 3 heures de retard. La SNCF a dû se montrer très souple, laissant monter plus de personnes que de places assises dans les rares trains maintenus.
On a failli annuler notre billet, mais les trains pour demain sont soit hors de prix soit complets, donc on va attendre…
– Ian et Simon, deux voyageurs néerlandais à destination de Bordeaux
Un travail de fourmi pour réparer les dégâts
Sur le terrain, les équipes techniques de la SNCF sont sur le pont pour remettre les installations endommagées en état de marche le plus rapidement possible. Un travail de fourmi et minutieux vu le nombre de câbles sectionnés à remplacer et vérifier sur les voies. Malgré le dispositif de sécurité exceptionnel mis en place pour les JO et la période estivale, les auteurs de ce sabotage ont visiblement réussi à déjouer la surveillance pour s’introduire sur les voies à proximité d’équipements cruciaux.
- 3 points névralgiques du réseau visés : postes d’aiguillage sur LGV Atlantique, Nord et Est
- Des centaines de câbles de fibre optique à remplacer en urgence
- Une mobilisation générale des cheminots pour rétablir la circulation
Enquête ouverte, piste de l’ultragauche évoquée
La piste d’un acte concerté signé par la mouvance ultragauche semble se dessiner même si aucune revendication n’est parvenue aux autorités à ce stade. Face à la gravité de cet acte visant clairement à porter atteinte à un service public crucial, la justice a ouvert une enquête pour dégradation de biens et association de malfaiteurs. Plus de cinquante gendarmes et policiers sont sur le coup. Des prélèvements et indices ont été réalisés sur les lieux des sabotages et sont en cours d’analyse. Les précédents en Allemagne et sur la LGV Est en janvier dernier font craindre une résurgence de la menace d’extrême gauche contre les intérêts de la nation.
Si la SNCF se veut rassurante en promettant un retour progressif à la normale d’ici dimanche soir, nul doute que cet épisode laissera des traces. Au-delà de la pagaille et de la frustration pour des milliers de voyageurs en ce premier week-end de départs, c’est la vulnérabilité du réseau ferré national et la sûreté des grands événements comme les JO qui sont mises en lumière. Les conséquences auraient pu être bien plus dramatiques si le trafic n’avait pas pu être rétabli à temps. Cet acte malveillant d’envergure interroge sur les moyens à mettre en œuvre pour protéger efficacement ces infrastructures sensibles, cibles de choix pour ceux qui veulent déstabiliser le pays.
