C’était censé être un moment de célébration, de fraternité entre les nations. Mais la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été entachée par un impair diplomatique majeur. Au moment où la délégation sud-coréenne faisait son entrée, les commentateurs l’ont présentée comme… la Corée du Nord ! Une confusion qui n’est pas passée inaperçue et qui a suscité l’ire de Séoul.
Séoul exige des excuses, le CIO s’exécute
Sitôt l’erreur commise, la réaction de la Corée du Sud ne s’est pas fait attendre. Le ministère des Sports a exprimé ses « regrets » face à cette annonce inappropriée et a demandé à rencontrer le président du CIO, Thomas Bach, pour évoquer l’incident. Le Comité National Olympique sud-coréen compte également manifester son mécontentement auprès des organisateurs parisiens.
Face à la polémique naissante, le CIO a rapidement réagi en présentant ses excuses. « Nous nous excusons profondément pour l’erreur qui s’est produite lors de la présentation de l’équipe sud-coréenne », peut-on lire dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter). Une tentative pour apaiser les tensions, mais le mal était fait.
Une frontière toujours sous haute tension
Cet incident diplomatique met en lumière les relations extrêmement tendues entre les deux Corées. Bien que la guerre soit techniquement terminée depuis 1953, aucun traité de paix n’a été signé et la frontière reste l’une des plus militarisées au monde. Ces derniers mois, les provocations se sont multipliées de part et d’autre.
La Corée du Nord envoie régulièrement des ballons de propagande par-dessus la frontière, tandis que la Corée du Sud riposte avec des messages anti-Pyongyang diffusés par haut-parleurs. L’armée sud-coréenne a également repris ses exercices de tir près de la zone démilitarisée. Un climat délétère qui explique la réaction vive de Séoul à la confusion commise lors des JO.
Quand le sport cristallise les tensions géopolitiques
Ce n’est pas la première fois qu’un événement sportif international est le théâtre de frictions diplomatiques. Les Jeux Olympiques, en particulier, ont souvent été utilisés comme une tribune politique. Lors de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver de Pyeongchang en 2018, les deux Corées avaient défilé ensemble sous un drapeau unifié, un geste symbolique qui avait suscité l’espoir d’un rapprochement.
Mais force est de constater que les relations restent glaciales entre Seoul et Pyongyang. La bourde des organisateurs parisiens vient rappeler à quel point la situation est explosive dans la péninsule coréenne. Un simple lapsus peut prendre une dimension politique et raviver les tensions.
« Le sport devrait être un vecteur de paix et de fraternité, pas un terrain miné diplomatique. Malheureusement, ce genre d’incident nous rappelle que la route est encore longue. »
souligne un expert des relations internationales.
La gaffe de la cérémonie d’ouverture jette une ombre sur le début de ces Jeux Olympiques. Les organisateurs vont devoir redoubler de vigilance pour éviter tout nouveau dérapage. Car au-delà des exploits sportifs, les JO sont scrutés pour leur dimension géopolitique et le moindre faux pas peut avoir des répercussions importantes. Paris 2024 s’en serait bien passé…
