À quelques jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris, une polémique secoue déjà le village des athlètes. Excédés par la piètre qualité des transports, six nageurs sud-coréens ont pris la décision radicale de quitter les lieux pour s’installer dans un hôtel proche de leur lieu de compétition. Un coup dur pour les organisateurs, déjà sous pression.
Quand les transports parisiens poussent à bout les athlètes
Tout a commencé par les déclarations de Kim Woo-min, l’un des nageurs de la délégation coréenne. Lors d’une interview jeudi, il a tiré la sonnette d’alarme sur les conditions de transfert entre le village olympique et les sites de compétition :
Il fait plus frais dehors qu’à l’intérieur du bus. Il faut habituellement environ 40 à 45 minutes du village à l’arène, mais cela nous a pris plus d’une heure et demie aujourd’hui. Les fenêtres ont été verrouillées probablement par crainte d’attaques terroristes. Mais il faut faire quelque chose.
– Kim Woo-min, nageur sud-coréen
Des doléances qui ont été rapidement prises au sérieux par les instances coréennes. Chong Chang-hoon, le président de la fédération de natation, a annoncé dès le lendemain le déménagement de six de ses nageurs vers un hôtel situé à seulement cinq minutes à pied de leur lieu d’entraînement et de compétition, le Paris La Défense Arena de Nanterre.
Des nageurs en quête de confort et de performance
Pour justifier cette décision forte, les responsables coréens invoquent la nécessité d’offrir à leurs athlètes les meilleures conditions possibles en vue de leur participation aux épreuves olympiques :
On veut simplement être sûr qu’ils sont à l’aise.
– Chong Chang-hoon, président de la fédération sud-coréenne de natation
En réduisant drastiquement leurs temps de trajet et en s’affranchissant de conditions de transport jugées pénibles, les nageurs coréens espèrent ainsi pouvoir se concentrer pleinement sur leur préparation et leurs objectifs de médailles.
Un premier accroc dans l’organisation des Jeux
Si les organisateurs se sont pour l’instant refusés à tout commentaire, ce départ prématuré du village olympique constitue indéniablement un premier couac dans le déroulement des Jeux de Paris.
Alors que de nombreuses inquiétudes persistent quant à la capacité de la capitale française à accueillir et transporter dans de bonnes conditions la masse d’athlètes et de spectateurs attendus, cet épisode jette une ombre au tableau à quelques encablures de la cérémonie d’ouverture.
D’autres délégations vont-elles suivre le mouvement ?
Le choix des nageurs coréens pourrait-il faire tache d’huile et inspirer d’autres délégations mécontentes des conditions d’hébergement ou de transport ? C’est la crainte qui agite en coulisse les responsables olympiques.
Des critiques ont déjà émané ces derniers jours de délégations comme la Grande-Bretagne, pointant notamment du doigt la qualité des repas servis au village olympique. Si d’autres athlètes venaient à imiter les Sud-Coréens, c’est toute l’organisation soigneusement planifiée des Jeux qui pourrait se retrouver chamboulée.
Paris et les JO face à un premier test
Cet épisode place les projecteurs sur la capacité de Paris et des organisateurs des Jeux à réagir rapidement pour corriger le tir et rassurer les délégations étrangères. La gestion de cette première polémique sera scrutée de près et donnera le ton pour la suite de l’événement.
Au-delà des enjeux sportifs et des rêves de médailles, les JO de Paris se retrouvent dès à présent face à un défi de taille : offrir à tous les participants, athlètes comme spectateurs, une expérience positive et à la hauteur des promesses formulées durant la phase de candidature. Un sacré challenge dans une ville déjà saturée par les problèmes de transports au quotidien.
Les prochains jours seront décisifs pour mesurer l’ampleur de ce premier couac et la réponse apportée par les autorités françaises et le comité d’organisation. Une chose est sûre : le monde entier aura les yeux rivés sur Paris pour ce rendez-vous olympique pas comme les autres.
