C’est un nouvel épisode d’une inquiétante série qui ne cesse de s’allonger. Jeudi soir, une surveillante de la maison d’arrêt d’Aix-Luynes rentrant chez elle après sa journée de travail a été violemment agressée sur le parking de son domicile par trois individus cagoulés qui l’ont passée à tabac avant de prendre la fuite. Choquée et blessée, avec notamment un doigt cassé, la jeune femme de 22 ans s’est vue prescrire 10 jours d’incapacité temporaire de travail. Un nouveau drame qui ravive le traumatisme encore frais de l’évasion sanglante de Mohammed Amra en mai dernier, qui avait coûté la vie à deux agents pénitentiaires.
Une profession de plus en plus exposée
Si les circonstances exactes de l’agression de jeudi restent à éclaircir, elle vient rappeler de façon brutale les risques croissants auxquels sont confrontés les surveillants de prison dans l’exercice de leurs fonctions. Agressions physiques, menaces, intimidations… Les incidents violents se multiplient dans des établissements pénitentiaires surpeuplés où les conditions de détention se dégradent.
“Les agressions contre les personnels sont en augmentation constante ces dernières années. Il y a un vrai ras-le-bol, un sentiment d’abandon et d’impuissance face à cette violence quotidienne.”
– Un représentant syndical pénitentiaire
Face à cette situation, les syndicats de surveillants pénitentiaires tirent la sonnette d’alarme et réclament des mesures fortes pour endiguer cette spirale de violence :
- Renforcement des effectifs et des équipements de sécurité
- Durcissement des sanctions contre les détenus violents
- Amélioration de la formation en self-défense et gestion des conflits
Les pouvoirs publics interpellés
Mais au-delà des moyens, c’est un véritable plan d’action global qui est attendu de la part du ministère de la Justice pour faire face à cette crise sécuritaire sans précédent dans les prisons françaises. Car derrière les difficultés et les souffrances des surveillants, c’est le spectre d’une perte de contrôle généralisée des établissements pénitentiaires qui se profile, avec des conséquences potentiellement dramatiques.
L’agression de la jeune surveillante d’Aix-Luynes doit servir d’électrochoc. Il est urgent que des réponses concrètes et durables soient apportées pour que les agents pénitentiaires puissent accomplir leur difficile mission dans des conditions de sécurité et de dignité acceptables. C’est une question de responsabilité politique, mais aussi un impératif humain et sociétal. Car c’est un pan entier de notre système judiciaire et de nos valeurs de justice qui vacille aujourd’hui derrière les murs des prisons.