C’est dans un contexte économique et social encore fragile que plus de 17 millions de Sri-Lankais seront appelés aux urnes le 21 septembre prochain pour élire leur nouveau président. Un scrutin crucial, le premier depuis que le pays a été frappé de plein fouet par une crise financière majeure en 2022, l’obligeant à faire défaut sur sa dette extérieure.
Un pays qui se relève doucement
Depuis, le Sri Lanka s’extrait peu à peu de cette longue et profonde crise économique, notamment grâce à l’aide du Fonds Monétaire International (FMI). Le pays a renoué avec la croissance et l’inflation est désormais contenue après avoir culminé à près de 70% en septembre 2022.
Mais le chemin de la reprise est encore long. Le doublement des taxes et la forte augmentation des tarifs de l’énergie pèsent lourd sur le budget des ménages sri-lankais. Beaucoup ont basculé dans la pauvreté ces deux dernières années.
Les candidats et leurs programmes
Face à ce constat, les enjeux économiques domineront naturellement la campagne des 3 principaux candidats à la présidentielle :
- Le président sortant Ranil Wickremesinghe, 75 ans, qui s’est déclaré candidat à sa propre succession. Il défendra son bilan et les réformes engagées.
- Sajith Premadasa, 57 ans, principal opposant, promet de poursuivre les réformes tout en revoyant la politique de taxation.
- Anura Kumara Dissanayake, 55 ans, ancien ministre de l’Agriculture, fera campagne contre la privatisation des entreprises publiques.
Un référendum sur les réformes et l’austérité ?
Plus qu’une élection, ce scrutin aura valeur de référendum sur la politique menée depuis 2 ans. Les électeurs sanctionneront-ils dans les urnes les mesures d’austérité impopulaires mises en œuvre pour satisfaire le FMI ? Ou au contraire, remercieront-ils le gouvernement d’avoir remis le pays sur les rails, même au prix de lourds sacrifices ?
Réponse le 21 septembre. Une chose est sûre, l’issue de cette présidentielle conditionnera grandement la trajectoire économique, sociale et politique du Sri Lanka pour les années à venir. Le défi du redressement ne fait que commencer.