Alors que Paris s’apprête à vivre une cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques 2024 sous très haute tension, la ville de Lyon n’est pas en reste. Concernée par pas moins de 11 matchs des tournois de football féminin et masculin, la capitale des Gaules déploie un important dispositif sécuritaire. Entre mouvements sociaux et afflux de spectateurs, les autorités sont sur le qui-vive.
Jusqu’à 1000 policiers et gendarmes mobilisés
Si Lyon ne concentre “que” 11 rencontres footballistiques, l’ampleur du dispositif sécuritaire déployé n’a rien à envier à celui de Paris. Selon la préfecture du Rhône, ce sont jusqu’à 1000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés quotidiennement, en comptant les effectifs dédiés aux affaires courantes. Des renforts de police étrangère sont également prévus dans le cadre de la coopération internationale, ainsi que des militaires de l’opération Sentinelle.
Autour et à l’intérieur du Grand stade de Décines, épicentre des compétitions, plus de 700 agents de sécurité privée seront présents à chaque match pour assurer le filtrage et les fouilles. Un commissariat mobile y est aussi installé pour faciliter les dépôts de plainte. Des brigades spécialisées anti-drones, cybermenaces et unités cynophiles complètent le dispositif.
Des exercices grandeur nature pour tester la réactivité
Pour s’assurer de l’efficacité de ce déploiement titanesque, des entraînements ont été menés en amont. Mi-juillet, les forces de l’ordre et les secours se sont exercés via un scénario en réalité virtuelle mettant en scène de nombreuses victimes. Un autre exercice grandeur nature avait été réalisé en avril au Grand stade pour tester la réponse opérationnelle en conditions réelles.
Le but est de rapprocher la police du public et de faciliter les dépôts de plainte.
Préfecture du Rhône
Des grèves dans les transports et chez les pompiers
Malgré l’ampleur des moyens déployés, des mouvements sociaux viennent perturber l’organisation. Les sapeurs-pompiers, mobilisés à 200 pour renforcer les casernes, sont en grève pour réclamer une revalorisation de leur prime olympique. Plus d’un tiers était en grève mercredi selon les syndicats.
Dans les transports aussi, la grogne monte. Les opérateurs du réseau de tramway, déçus de leur prime, bloquent depuis mercredi la ligne menant au stade. Les spectateurs doivent se rabattre sur des bus de substitution pour rejoindre le site des compétitions.
Un premier match sous contrôle
Malgré ces perturbations, le premier match des JO disputé mercredi à Lyon s’est déroulé sans accroc. Un petit bol d’air pour les autorités, à J-2 de la cérémonie d’ouverture parisienne sous tension. Mais avec l’afflux croissant de supporters et les appels à la grève qui se multiplient, le dispositif de sécurité lyonnais sera mis à rude épreuve dans les jours à venir.
Au-delà de l’aspect purement sécuritaire, ces Jeux Olympiques sont aussi l’occasion pour Lyon de rayonner à l’international. La ville espère ainsi doper son attractivité touristique et économique. Mais pour cela, il faudra assurer une organisation sans faille et éviter tout débordement. Un défi titanesque au vu du contexte social tendu. Les prochains jours nous diront si le pari sécuritaire lyonnais est réussi.