Un vent de révolte souffle sur New York. Des associations écologistes ont décidé d’attaquer en justice la gouverneure de l’État, Kathy Hochul. Le motif ? Sa décision de suspendre sine die l’ouverture d’un péage urbain à Manhattan. Un projet ambitieux qui devait permettre de désengorger le trafic et d’améliorer la qualité de l’air dans la Big Apple.
Un péage anti-embouteillages et anti-pollution
Le principe était simple : mettre en place une taxe de 15 dollars pour chaque véhicule entrant dans le centre de Manhattan. L’objectif affiché était double :
- Réduire les embouteillages monstres qui paralysent chaque jour le cœur économique de New York
- Diminuer la pollution atmosphérique en incitant les automobilistes à opter pour les transports en commun
Une initiative inédite aux États-Unis, qui s’inspirait de villes comme Londres, Stockholm ou Singapour. Avec à la clé, des recettes estimées à 1 milliard de dollars par an, destinées à renflouer les caisses du métro new-yorkais.
Une volte-face incompréhensible pour les écologistes
C’était sans compter le revirement spectaculaire de la gouverneure démocrate Kathy Hochul. Après avoir soutenu le projet, elle a finalement décidé en juin de le suspendre indéfiniment. Évoquant les risques d’une “taxation trop lourde” pour les New-Yorkais, dans un contexte d’inflation.
La décision de la gouverneure Hochul de suspendre la taxe anti-embouteillages prive les New-Yorkais de leur droit à un air plus propre.
Plainte des associations écologistes
Un argument jugé irrecevable par les défenseurs de l’environnement. Ils y voient au contraire une décision électoraliste, à quelques mois de l’échéance présidentielle. Et rappellent l’urgence de la situation en termes de qualité de l’air et d’engorgement du trafic.
700 000 véhicules concernés chaque jour
Car les chiffres donnent le tournis. Ce sont près de 700 000 véhicules qui auraient dû s’acquitter quotidiennement de ce péage, circulant à une moyenne de 11km/h dans les artères de Manhattan. De quoi générer des embouteillages monstres et une pollution de l’air catastrophique.
Face à l’attentisme des pouvoirs publics, les associations écologistes ont donc choisi la voie judiciaire. Deux plaintes ont été déposées devant la Cour suprême de New York. Leur objectif : forcer la gouverneure à revenir sur sa décision et mettre enfin en œuvre ce péage tant attendu.
Un bras de fer juridique et politique
Mais la bataille s’annonce rude. Car le projet est loin de faire l’unanimité. Chauffeurs de taxi, VTC et automobilistes du New Jersey voisin ont mené une fronde acharnée contre ce “péage punitif”. Mettant en avant les conséquences économiques pour les petites bourses.
Kathy Hochul joue donc la montre, renvoyant le dossier dans les limbes. Quitte à s’attirer les foudres des écologistes, qui promettent de ne rien lâcher. L’affaire est désormais entre les mains de la justice, pour un nouveau bras de fer qui s’annonce passionnant. Et dont l’issue pourrait bien influencer l’avenir des politiques anti-pollution aux États-Unis.
Une chose est sûre : la question des péages urbains n’a pas fini de faire débat, à New York comme ailleurs. Entre urgence climatique et acceptabilité sociale, l’équation est loin d’être simple à résoudre pour les décideurs politiques. Affaire à suivre…