Dans un monde de plus en plus divisé et conflictuel, l’idéal olympique apparaît comme un précieux facteur de paix et de rapprochement entre les peuples. C’est la conviction du prince Albert II de Monaco, membre du Comité international olympique (CIO) et ex-athlète olympique en bobsleigh. Dans une tribune exclusive, il loue les valeurs de l’olympisme et leur rôle crucial pour réunir l’humanité.
Une idée neuve enracinée dans l’histoire
Plus que jamais, l’olympisme est aujourd’hui une idée neuve même s’il s’enracine au plus profond de la mémoire de notre commune humanité, souligne le prince Albert. En effet, lorsque le roi d’Élide Iphitos créa la première Olympiade en 776 avant notre ère, il voulut instaurer une trêve pour suspendre les conflits opposants les cités grecques entre elles. Pendant les Jeux, les ennemis de la veille pouvaient traverser en armes les cités hostiles s’ils rejoignaient la compétition.
Les Jeux suspendaient la guerre et nulle cité n’aurait dérogé à cette règle dont les dieux, parfois jaloux des exploits des hommes, surveillaient l’application.
– Albert de Monaco
Trois millénaires plus tard, si les guerres n’ont pas disparu, l’esprit de la trêve olympique apparaît plus nécessaire que jamais dans un monde divisé. Face à la résurgence des conflits, l’olympisme demeure un extraordinaire vecteur de paix et de fraternité.
Rassembler les peuples par le sport
Au-delà de la compétition sportive, les Jeux olympiques ont le pouvoir unique de réunir les femmes et les hommes du monde entier dans un esprit de fair-play et de respect mutuel. Athlètes, spectateurs, téléspectateurs de tous pays vibrent ensemble au rythme des exploits et partagent de grands moments d’émotions. Le temps d’une quinzaine, les drapeaux nationaux s’effacent derrière les anneaux olympiques, symboles universels de paix et de fraternité.
L’olympisme permet à l’humanité de faire corps, au-delà des différences et des oppositions. C’est un formidable message d’espoir et d’unité dans un monde trop souvent divisé.
– Albert de Monaco
Sport planétaire par excellence, l’olympisme a démontré à travers l’histoire sa capacité à rapprocher les peuples et à promouvoir la paix. Des athlètes juifs et arabes défilant côte à côte à la première participation de l’Afrique du Sud post-apartheid, les Jeux ont marqué de leur empreinte le XXe siècle. Autant de moments où le sport a fait tomber des murs et réuni ce qui était divisé.
L’héritage vivant de la trêve olympique
Mais dans notre époque troublée, les valeurs olympiques sont plus que jamais d’actualité. Face à la montée des nationalismes et à la résurgence des conflits armés, l’idéal de paix et de fraternité porté par l’olympisme est un précieux contrepoint. Comme le souligne le prince Albert, la trêve olympique instituée dans l’Antiquité résonne aujourd’hui avec une acuité particulière :
Cette trêve née il y a 28 siècles pour suspendre guerres et conflits le temps des compétitions est un héritage bien vivant. A chaque édition des Jeux, l’ONU adopte une résolution appelant à respecter la trêve olympique. Un symbole fort même s’il n’est pas toujours suivi d’effets.
– Albert de Monaco
Symbole en effet, mais symbole essentiel pour rappeler que le sport peut être un formidable artisan de paix. En permettant aux athlètes du monde entier de se rencontrer et de fraterniser dans l’effort, les Jeux font tomber les barrières et favorisent le dialogue entre les peuples. Un exemple à méditer en ces temps de crispations identitaires et de repli sur soi.
L’olympisme pour panser les plaies du monde
Mais au-delà du symbole, les Jeux ont un impact bien réel pour promouvoir la paix et le développement. Ainsi, les revenus générés par les droits TV et le sponsoring permettent au CIO de soutenir de nombreux projets humanitaires et éducatifs à travers le monde. Construction d’écoles en zones de conflit, aide aux réfugiés, programmes de réinsertion par le sport : autant d’initiatives concrètes qui font de l’olympisme un outil au service du bien commun.
Grâce à la solidarité olympique, le sport est mis au service des grandes causes de l’humanité. C’est la preuve que l’olympisme n’est pas hors sol mais ancré dans la réalité du monde, avec la volonté de panser ses plaies et d’œuvrer au rapprochement des peuples.
– Albert de Monaco
Dans un monde meurtri par les guerres et les inégalités, cet engagement de l’olympisme au service de la paix et du développement est plus crucial que jamais. Loin des paillettes et du gigantisme, il incarne ce que le sport a de meilleur à offrir : un formidable moteur de fraternité et de solidarité.
Pour le prince Albert de Monaco, l’olympisme est donc bien plus qu’une belle idée : c’est un combat de tous les jours pour faire dialoguer les peuples et apaiser les tensions. Un idéal enraciné dans l’histoire mais résolument tourné vers l’avenir, avec la conviction que le sport peut changer le monde. Un message vital en ces temps troublés, pour que la flamme olympique continue de briller comme un symbole d’espoir et de fraternité universelle.
