Le Brésil fait face à une nouvelle menace sanitaire qui suscite l’inquiétude des experts : la fièvre d’Oropouche. Ce virus tropical méconnu vient de faire ses deux premières victimes mortelles dans le monde, selon les autorités brésiliennes. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie émergente qui pourrait devenir un enjeu majeur de santé publique.
Qu’est-ce que la fièvre d’Oropouche ?
La fièvre d’Oropouche est une maladie virale transmise par les piqûres de moustiques du genre Culicoides. Isolé pour la première fois en 1955 à Trinidad et Tobago, le virus Oropouche circulait jusqu’à présent de façon sporadique en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, sans provoquer de décès.
Les symptômes de la maladie s’apparentent à ceux de la dengue :
- Fièvre élevée
- Maux de tête
- Douleurs articulaires et musculaires
- Éruptions cutanées
- Nausées et vomissements
Dans la plupart des cas, les patients guérissent spontanément en quelques jours. Mais les deux décès recensés au Brésil, chez des femmes jeunes sans comorbidités, suggèrent que certaines souches du virus pourraient provoquer des formes sévères, voire mortelles.
Une épidémie localisée mais préoccupante
Les deux victimes de la fièvre d’Oropouche résidaient dans l’État de Bahia, dans le nord-est du Brésil. Les autorités sanitaires ont lancé une enquête épidémiologique pour identifier l’origine de leur contamination et repérer d’éventuels autres cas.
La survenue de cas mortels de fièvre d’Oropouche est très préoccupante, car cela n’avait encore jamais été documenté. Nous devons rester vigilants et tout mettre en œuvre pour contenir la propagation du virus.
Dr Rodrigo Lins, responsable de la veille sanitaire de Bahia
À ce jour, aucun traitement antiviral spécifique ni vaccin n’existent contre la fièvre d’Oropouche. La prévention repose donc essentiellement sur la lutte anti-vectorielle pour réduire les populations de moustiques vecteurs.
Une menace à surveiller de près
L’émergence de formes potentiellement mortelles de fièvre d’Oropouche est un signal d’alerte pour la communauté scientifique internationale. Ce virus longtemps considéré comme bénin pourrait constituer une nouvelle menace pour la santé publique, au même titre que d’autres arboviroses comme la dengue, le chikungunya ou zika.
Les recherches vont s’intensifier pour mieux comprendre le virus Oropouche, son évolution et les facteurs de risque d’une éventuelle propagation à plus large échelle. Le renforcement de la surveillance épidémiologique et le développement d’outils de prévention et de traitement seront cruciaux pour contrer cette menace émergente.
Alors que le monde reste en alerte face à la pandémie de Covid-19, cette épidémie de fièvre d’Oropouche au Brésil nous rappelle que de nombreux autres virus peuvent se réveiller et nous prendre au dépourvu. Plus que jamais, une veille sanitaire mondiale et coordonnée est indispensable pour identifier et endiguer au plus vite ces nouvelles menaces microbiennes.