Les marchés actions américains ont terminé en ordre dispersé jeudi, pris en étau entre des signaux encourageants sur la croissance économique des États-Unis et des publications de résultats d’entreprises contrastées incitant à la prudence. Si l’indice Dow Jones a grappillé 0,20%, tiré par les valeurs traditionnelles, le Nasdaq a lâché 0,93%, lesté par le repli des géants technologiques.
Les opérateurs ont dû digérer un tableau nuancé. D’un côté, le PIB américain a agréablement surpris, ressortant en hausse de 2,8% en rythme annualisé au 2ème trimestre, bien au-delà des attentes, dopant l’enthousiasme. Mais de l’autre, plusieurs ténors de la cote ont déçu, à l’image de Ford, qui a chuté de 18,36% après avoir raté le consensus sur ses bénéfices, ou de Honeywell (-5,24%) qui a révisé en baisse ses prévisions annuelles malgré des comptes supérieurs aux attentes.
Un contexte économique toujours délicat
Ces publications mitigées rappellent que le contexte économique reste difficile pour nombre d’entreprises, confrontées à la hausse des coûts et à un climat d’affaires incertain. Le groupe de chimie Dow en a aussi fait les frais (-0,88%), pénalisé par des baisses de prix et un environnement toujours délicat. Les investisseurs sanctionnent sans pitié le moindre faux-pas, comme l’illustre le dérapage de l’équipementier sportif Lululemon (-9,09%), qui a dû retirer un nouveau produit, faute de ventes suffisantes.
La rotation sectorielle se poursuit
Dans ce contexte, la correction s’est poursuivie sur les grandes valeurs technologiques, à l’instar de Microsoft (-2,45%), Nvidia (-1,72%) ou Alphabet (-2,99%), en repli marqué depuis la présentation de leurs trimestriels. A contrario, les investisseurs se sont repositionnés vers les secteurs jugés plus défensifs, ce qui a profité à des groupes comme Caterpillar (+2,46%), Goldman Sachs (+1,03%) ou Johnson & Johnson (+2,15%), permettant au Dow Jones de finir dans le vert.
Le mouvement de rotation des portefeuilles se confirme, en particulier en faveur des petites capitalisations. L’indice Russell 2000, qui regroupe 2000 petites et moyennes valeurs, a gagné 1,26%, surperformant nettement ses homologues plus larges.
Les investisseurs restent sur leurs gardes
Malgré ces ajustements, la prudence reste de mise à Wall Street. Car la saison des résultats n’en est qu’à mi-parcours et les opérateurs attendent d’y voir plus clair sur les perspectives des entreprises pour les prochains mois avant de reprendre des positions plus tranchées. Les prévisions et commentaires des dirigeants seront à cet égard scrutés de près.
En attendant, les investisseurs ont réservé un bon accueil à l’introduction en bourse de Lineage, spécialiste de l’entreposage frigorifique, qui a levé 4,4 milliards de dollars. Son titre s’est envolé de 3,56% pour sa première séance, démontrant que les marchés primaires restent actifs pour les dossiers de qualité, même dans un contexte de volatilité.
Parmi les autres variations notables, le groupe de médias Warner Bros Discovery a chuté de 5,67% après avoir perdu les droits de diffusion de la NBA, tandis que les compagnies aériennes American Airlines (+4,23%) et Southwest Airlines (+5,52%) ont tiré leur épingle du jeu grâce à des résultats supérieurs aux attentes, malgré des problèmes de surcapacité.
À l’évidence, les publications de résultats continueront de donner le “la” à Wall Street ces prochains jours, maintenant les indices sous pression. Mais les récents signaux positifs sur l’économie américaine pourraient aider les marchés à garder le cap si les entreprises se montrent à la hauteur. Les prochaines séances s’annoncent déterminantes pour voir si le vent peut tourner durablement.