Quand les forces de l’ordre arrivent devant cette paisible maison de Chambray-lès-Tours ce jour-là, elles ne s’attendent sûrement pas à mettre la main sur un duo de cambrioleurs en pleine action. Pourtant, c’est bien ce qui les attend derrière la porte d’entrée, où des marques d’effraction révèlent une intrusion en cours.
Sur injonction des gendarmes, les deux individus se rendent sans résistance, allongés au sol. Dans les poches de l’un d’eux : un tournevis et un pied de biche, les outils du parfait cambrioleur. Son comparse tente bien une excuse bancale, affirmant avoir trouvé la porte ouverte, mais les faits sont là. Direction la comparution immédiate pour le premier larron, qui écope de 6 mois avec sursis et 2 ans d’interdiction de séjour.
Un faux mineur démasqué par ses empreintes
Mais c’est le cas du second individu, un certain Amed F., qui retient l’attention. Se présentant sans papiers comme mineur isolé, il est d’abord présenté à un juge pour enfants. Sauf que la sanction prononcée ne lui convient visiblement pas, et il finit par avouer sa majorité. Son identité réelle sera confirmée grâce à une collaboration fructueuse avec les autorités espagnoles, qui avaient relevé ses empreintes lors de son entrée dans l’espace Schengen en décembre dernier.
Je vais dire la vérité
concède Amed F. devant le tribunal
Le jeune homme de 19 ans, SDF depuis son arrivée en France, reconnaît les faits. Déposé en voiture par un mystérieux troisième homme qui a pris la fuite, il admet être entré par effraction pour fouiller la maison à la recherche de butin. Avec un casier vierge, il dit regretter avoir suivi de “mauvais conseils” et vouloir se remettre dans le droit chemin, espérant la clémence de la cour.
6 mois avec sursis… En attendant d’autres jugements
Le tribunal se montrera en effet clément, le condamnant comme son comparse à 6 mois intégralement assortis du sursis, en deçà des réquisitions du parquet. Il échappe aussi à l’interdiction de territoire… Car Amed F. est attendu prochainement par la justice pour répondre d’autres faits devant un tribunal.
Un épilogue qui pose question quand on sait que quelques jours plus tôt, à Tours, un jeune de 19 ans engageait une course-poursuite avec la police en scooter sur une voie piétonne, blessant un policier, pour son 78e passage devant la justice. Combien de chances faut-il donner à ces multi-récidivistes, souvent de faux mineurs isolés, avant une sanction réellement dissuasive ? C’est tout le dilemme d’une justice prise entre fermeté et volonté de réinsertion.
