Dans l’ombre des Jeux Olympiques de Paris 2024 se prépare l’un des plus grands défis de l’histoire du sport français. Les équipes de France masculine et féminine de handball, doubles tenantes du titre, visent ni plus ni moins qu’un doublé en or à domicile. Un exploit inédit qui couronnerait plus de 30 ans de domination quasi-ininterrompue. Mais dans les coulisses de cette ambition XXL, c’est tout sauf un long fleuve tranquille.
Un « Olympe à grimper » pour les Bleus et Bleues
« Nous avons un Olympe à grimper ». L’image employée par Philippe Bana, président de la Fédération Française de Handball, résume bien le défi herculéen qui attend les handballeurs tricolores lors des prochains Jeux. Réussir un doublé en or à Paris, après celui de Tokyo, c’est se hisser dans une autre dimension. Devenir plus que des légendes.
Pour comprendre ce qui se joue, il faut remonter à 1992. Cette année-là, la bande des « Barjots », portée par Jackson Richardson, rapportait de Barcelone le premier titre olympique de l’histoire du sport collectif français. Le début d’une saga unique.
Nous abordons ce projet avec beaucoup d’humilité. Bénéficier du soutien et de la passion du public est un carburant extraordinaire, à condition de bien le gérer.
– Guillaume Gille, sélectionneur de l’équipe masculine
Depuis, les Experts chez les hommes et leurs homologues féminines ont érigé le handball tricolore en référence mondiale. Six couronnes olympiques, seize mondiales et six européennes au total. Une razzia qui force l’admiration et fait aussi peser une lourde responsabilité.
Paris 2024, l’apothéose pour les frères Karabatic ?
Dans ce contexte, difficile d’imaginer plus beau scénario que celui d’un sacre à la maison. L’Arena Paris Sud pour la phase de groupes, puis le stade Pierre-Mauroy de Lille pour les matchs à élimination directe… Les planètes semblent alignées. Mais le chemin sera semé d’embûches.
À commencer par la préparation, perturbée par des changements de sites. Un casse-tête logistique qu’il faudra bien gérer. Sans oublier la pression gigantesque qui accompagne ce statut de favoris, encore plus devant son public.
C’est sans doute le plus grand défi de ma carrière, ne serait-ce que parce que tous les autres sont passés.
– Nikola Karabatic, star de l’équipe masculine
Et puis il y aura la concurrence, incarnée par le Danemark chez les hommes. Lors du premier match de groupe, un remake de la dernière finale olympique offrira d’entrée un test grandeur nature aux partenaires de Nikola Karabatic.
Une mobilisation totale pour un défi historique
Pour ce dernier, il s’agira de l’ultime défi d’une carrière monumentale. À 40 ans, la légende vivante du handball mondial dispute à Paris ses 5e et derniers Jeux. Un scénario qui ajoute encore à l’émotion et l’enjeu de cette quête.
Une quête dans laquelle sont embarquées toutes les stars du handball français, de Dika Mem à Ludovic Fabregas chez les hommes, en passant par Grâce Zaadi et Pauletta Foppa chez les femmes. Une mobilisation totale pour un défi hors-norme.
Un héritage unique en jeu
Car au-delà des médailles, c’est tout l’héritage du handball français qui est en jeu. Cette success-story unique s’écrit depuis des décennies grâce au talent mais surtout à un état d’esprit et des valeurs chevillées au corps. Une mentalité forgée dans l’adversité et la remise en question permanente.
Notre histoire est belle mais elle ne nous garantit rien. À nous d’aller chercher cet exploit avec toute l’envie et l’humilité qui nous caractérisent.
– Olivier Krumbholz, sélectionneur de l’équipe féminine
Écrire la plus belle page de cette légende en réussissant ce doublé à Paris, voilà ce qui fait rêver et trembler les artistes du handball tricolore. Un dernier coup d’éclat pour une génération exceptionnelle ? Réponse dans un an, sous le ciel de Paris.
