Vous pensiez que le passeport français était le plus puissant au monde ? Détrompez-vous ! Selon le dernier classement du cabinet Henley & Partners, la France vient de perdre sa première place, au profit de Singapour. Une rétrogradation qui soulève bien des questions sur l’évolution de la mobilité internationale.
La France détrônée par Singapour
Jusqu’en janvier 2024, les détenteurs d’un passeport français pouvaient se targuer de posséder le sésame le plus convoité au monde. Mais le nouveau classement publié le 23 juillet rebat les cartes. C’est désormais Singapour qui s’arroge la première place, avec un score de 195 destinations accessibles sans visa préalable, contre 192 pour la France.
Un écart qui peut sembler mince, mais qui reflète des enjeux géopolitiques et économiques importants. Car la puissance d’un passeport ne se mesure pas seulement au nombre de frontières qu’il permet de franchir. C’est aussi un indicateur du rayonnement diplomatique d’un pays, de son attractivité touristique et de son poids sur l’échiquier mondial.
L’Europe domine encore le top 10
Si la France a perdu la tête du classement, elle n’en reste pas moins dans le peloton de tête, à égalité avec l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Japon. L’Europe place d’ailleurs 9 pays dans le top 10, confirmant la force de ses passeports :
- 3e : Autriche, Finlande, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Corée du Sud, Suède (191 destinations)
- 4e : Belgique, Danemark, Nouvelle-Zélande, Norvège, Royaume-Uni (190 destinations)
- 5e : Australie, Portugal (189 destinations)
Seuls les États-Unis et le Canada parviennent à se hisser dans ce classement très européen, respectivement à la 8e place (186 destinations) et la 7e place (187 destinations). Un recul notable pour ces deux anciennes puissances en matière de passeports, qui occupaient conjointement la première place il y a encore 10 ans.
Les derniers de la classe
À l’autre bout du spectre, on retrouve sans surprise des pays en conflit ou politiquement instables. L’Afghanistan ferme la marche avec seulement 31 destinations accessibles sans visa, devant la Syrie (28) et l’Irak (26). Des scores qui illustrent cruellement l’écart grandissant en termes de liberté de voyage :
« L’écart de mobilité mondiale entre ceux qui se trouvent en haut et en bas de l’indice est désormais plus grand qu’il ne l’a jamais été ; Singapour, classé en tête, pouvant accéder sans visa à un nombre record de 169 destinations de plus que l’Afghanistan. »
Christian H. Kaelin, président de Henley & Partners
Une tendance à la hausse malgré tout
Au-delà de ces inégalités flagrantes, le classement de Henley & Partners met en lumière une tendance encourageante. En moyenne, le nombre de destinations accessibles sans visa a presque doublé dans le monde entre 2006 et 2024, passant de 58 à 111. Signe que la mobilité internationale progresse malgré tout, sous l’effet conjugué des accords diplomatiques, du développement du tourisme et de la mondialisation des échanges.
Reste à savoir si cette dynamique positive résistera aux crises sanitaires, sécuritaires et migratoires qui bouleversent régulièrement l’équilibre géopolitique mondial. Car comme le montre ce classement, la puissance d’un passeport peut vite fluctuer au gré des événements. Et même le sésame tricolore n’est pas à l’abri d’un déclassement…