Alors que les nuages s’amoncellent sur l’économie chinoise, la banque centrale du pays vient de créer la surprise. Ce jeudi, elle a annoncé une baisse inattendue d’un taux clé, la deuxième mesure de ce type en l’espace d’une semaine. L’objectif : tenter de raviver une activité économique en perte de vitesse dans ce qui reste la deuxième puissance mondiale.
Une décision surprenante des autorités monétaires chinoises
C’est un signal fort envoyé par la banque centrale chinoise. Le taux pour les prêts à moyen terme aux établissements financiers (MLF) a été abaissé de 2,5% à 2,3%, selon un bref communiqué. Il s’agit de la réduction la plus marquée pour ce taux depuis avril 2020, en pleine crise du Covid-19. Et elle n’était pas attendue par les marchés, la banque centrale communiquant généralement sur le MLF le 15 de chaque mois.
Cette décision intervient quelques jours seulement après une autre initiative similaire. Lundi, la Chine avait déjà abaissé son taux de référence, le LPR, qui sert de référence pour les taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages. Une mesure destinée, déjà, à soutenir l’activité économique.
Des indicateurs économiques préoccupants
Ces décisions coup sur coup de l’institut d’émission chinois interviennent dans un contexte économique morose. Les mauvaises nouvelles s’accumulent depuis plusieurs semaines pour le géant asiatique, qui visait une croissance d’«environ 5%» cette année :
- Le secteur immobilier traverse une crise sans précédent.
- La consommation des ménages reste atone.
- Le chômage des jeunes atteint des niveaux records.
- Les tensions géopolitiques avec les États-Unis et l’Europe menacent le commerce extérieur.
Résultat, la croissance chinoise a fortement ralenti au deuxième trimestre à 4,7% sur un an, selon les chiffres officiels publiés mi-juillet. Un rythme bien inférieur aux attentes des analystes et à celui du premier trimestre (+5,3%). Les ventes au détail, baromètre de la consommation, n’ont progressé en juin que de 2% sur un an, signe d’une demande intérieure toujours convalescente.
Des mesures suffisantes pour relancer la croissance ?
Face à ces vents contraires, les autorités chinoises multiplient donc les initiatives pour tenter de raviver une croissance bien mal en point. Outre les baisses de taux, un important forum économique du Parti Communiste s’est tenu la semaine dernière à Pékin, le «Troisième Plénum», sous la houlette du président Xi Jinping.
Les dirigeants y ont appelé à «éliminer les risques» dans l’économie et à «stimuler la consommation». Mais sans proposer pour l’instant de mesures concrètes et d’ampleur pour relancer durablement l’activité. Beaucoup d’économistes jugent les récentes décisions de politique monétaire insuffisantes pour relancer vigoureusement la machine économique chinoise.
Il faudrait un véritable plan de relance budgétaire, de l’ordre de 3 à 4% du PIB, pour avoir un impact significatif sur la croissance.
– Alicia Garcia-Herrero, cheffe économiste pour l’Asie chez Natixis
La Chine semble donc encore loin d’avoir trouvé la recette pour remettre son économie sur les rails. Et les récentes décisions de la banque centrale, aussi surprenantes soient-elles, ressemblent davantage à des cautères sur une jambe de bois qu’à un véritable électrochoc. Le chemin de la reprise économique pourrait être encore long et chaotique pour le géant asiatique.
Face à ces vents contraires, les autorités chinoises multiplient donc les initiatives pour tenter de raviver une croissance bien mal en point. Outre les baisses de taux, un important forum économique du Parti Communiste s’est tenu la semaine dernière à Pékin, le «Troisième Plénum», sous la houlette du président Xi Jinping.
Les dirigeants y ont appelé à «éliminer les risques» dans l’économie et à «stimuler la consommation». Mais sans proposer pour l’instant de mesures concrètes et d’ampleur pour relancer durablement l’activité. Beaucoup d’économistes jugent les récentes décisions de politique monétaire insuffisantes pour relancer vigoureusement la machine économique chinoise.
Il faudrait un véritable plan de relance budgétaire, de l’ordre de 3 à 4% du PIB, pour avoir un impact significatif sur la croissance.
– Alicia Garcia-Herrero, cheffe économiste pour l’Asie chez Natixis
La Chine semble donc encore loin d’avoir trouvé la recette pour remettre son économie sur les rails. Et les récentes décisions de la banque centrale, aussi surprenantes soient-elles, ressemblent davantage à des cautères sur une jambe de bois qu’à un véritable électrochoc. Le chemin de la reprise économique pourrait être encore long et chaotique pour le géant asiatique.