C’est une image forte qui restera dans les mémoires des Jeux Olympiques de Paris 2024 : des supporters maliens et israéliens posant ensemble, drapeaux à la main, dans une ambiance bon enfant avant le coup d’envoi du match de football entre leurs deux nations. Pourtant, cette communion festive aux abords du Parc des Princes allait rapidement laisser place à des moments de tension dans le stade.
Un dispositif de sécurité renforcé pour une rencontre à risque
Conscientes des enjeux géopolitiques, les autorités françaises avaient classé cette confrontation sportive comme match à haut risque. Plus d’un millier de policiers avaient été mobilisés dans le cadre d’un large périmètre de sécurité mis en place autour de l’enceinte. Les 88 athlètes de la délégation israélienne font en effet partie des délégations les plus protégées de ces JO, au même titre que celles des États-Unis, de l’Iran ou de l’Ukraine.
Taquineries bon enfant à l’extérieur, tensions dans les tribunes
Si les premiers contacts entre supporters des deux camps étaient conviviaux aux abords du stade, avec de nombreuses photos souvenir immortalisant ce moment de partage, l’atmosphère s’est tendue dès les premières minutes de la rencontre. Des sifflets nourris se sont élevés des tribunes maliennes lors de la diffusion de l’hymne national israélien, Hatikvah. Un peu plus tard, des banderoles appelant à la libération de la Palestine ont été déployées, entraînant quelques altercations rapidement maîtrisées par les forces de l’ordre.
La fête malgré tout pour les supporters
Malgré ces incidents, la grande majorité des supporters a pu profiter du spectacle dans une ambiance électrique mais sans débordement majeur. Aux taquineries et chambrages bon enfant entre les deux communautés de supporters pendant la partie, ont succédé scènes de liesse et de communion à la fin du match. Un épilogue festif qui ne doit pas masquer les vives tensions ayant émaillé la rencontre, reflet des relations compliquées entre Israël et certains pays africains et arabes.
Cela faisait longtemps qu’on attendait ce match, on savait que ça allait être chaud. Mais au final, c’est la fête qui l’a emporté et c’est ça le plus important.
Amadou, supporter malien
Si les organisateurs peuvent se satisfaire qu’aucun incident sérieux n’ait eu lieu grâce au large dispositif sécuritaire, ce match sous haute tension restera comme un des temps forts du début de compétition. Il rappelle la dimension éminemment politique du sport, en particulier lors d’événements planétaires comme les Jeux Olympiques. La suite de la quinzaine s’annonce intense pour la délégation israélienne, sous protection renforcée.