C’est un véritable désastre écologique qui s’est produit jeudi au large des côtes philippines. Un pétrolier battant pavillon philippin et transportant pas moins de 1,4 million de litres de pétrole a chaviré puis coulé dans la baie de Manille, déversant une partie de sa cargaison toxique dans les eaux.
L’accident s’est déroulé à environ sept kilomètres du littoral, face à la municipalité de Limay, de l’autre côté de la baie par rapport à la capitale. Selon les garde-côtes, le MT Terra Nova “a chaviré et a fini par être submergé”. Seize des dix-sept membres d’équipage ont pu être secourus, mais un marin est toujours porté disparu.
Une lutte contre la montre pour contenir la marée noire
Rapidement, une nappe de pétrole a été détectée, s’échappant du navire coulé par près de 20 mètres de fond. Les autorités ont immédiatement mobilisé le personnel chargé de la protection de l’environnement marin pour tenter de circonscrire au plus vite cette fuite et en limiter l’étendue.
Malheureusement, les conditions météorologiques compliquent les opérations de sauvetage et de dépollution. Des vents violents et de fortes vagues gênent considérablement l’intervention des secouristes, comme l’a indiqué le ministre des Transports Jaime Bautista.
Une catastrophe écologique aux multiples conséquences
Même si l’ampleur exacte de la marée noire n’est pas encore connue, ses répercussions sur l’écosystème marin s’annoncent dramatiques. Le pétrole déversé va immanquablement polluer les eaux, les fonds marins et le littoral alentour pendant de longues années.
De nombreuses espèces marines (poissons, mammifères marins, crustacés, mollusques…) vont être touchées, soit directement par contact avec le polluant, soit indirectement via la contamination de la chaîne alimentaire. Sans parler des dommages aux récifs coralliens et à la végétation côtière.
Chaque marée noire est un drame écologique, économique et humain. Leurs effets se font ressentir pendant des décennies.
Greenpeace
Au-delà de l’environnement, ce sont aussi les activités humaines qui vont pâtir de cette pollution : pêche, aquaculture, tourisme… De nombreux emplois et moyens de subsistance sont menacés dans cette région.
Un triste rappel de la vulnérabilité de nos mers
Ce naufrage causant une marée noire aux Philippines n’est malheureusement pas un cas isolé. Chaque année, des déversements pétroliers accidentels viennent souiller les océans aux quatre coins de la planète, de l’Alaska au golfe de Guinée en passant par la Méditerranée.
Malgré des normes de plus en plus strictes, le risque zéro n’existe pas en matière de transport maritime d’hydrocarbures. Cette marée noire au large de Manille nous rappelle douloureusement à quel point les équilibres naturels marins restent à la merci d’une erreur humaine ou d’une défaillance technique.
Espérons que ce énième drame environnemental constituera un électrochoc pour renforcer davantage la sécurité du transport pétrolier et intensifier la protection de nos précieux écosystèmes marins. Car chaque marée noire est un désastre de trop pour notre planète bleue.